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Attentats de Paris: la lettre à Daesh d'Antoine Leiris qui a perdu sa compagne vendredi soir

Après les chiffres, effrayants, des victimes des attentats de Paris, ce sont désormais des noms, des visages, des histoires qui sortent peu à peu de l'anonymat. Antoine Leiris est journaliste à France Bleu et, vendredi soir, il a perdu sa compagne. Lundi, il a écrit, via son mur Facebook, aux terroriste, une lettre poignante: "Vous n'aurez pas ma haine."

17 nov. 2015, 15:12
La lettre d'Antoine Leiris est déchirante, mais d'une grande force et dépourvue de haine.

Les attentats de Paris, ce sont des chiffres effroyables: 129 morts, près de 300 blessés, dont une quarantaine dans un état grave.

Mais, derrière ce bilan, ce sont désormais des noms, des visages, des vies, des histoires qui se dévoilent peu à peu au rythme des témoignages.

Nos confrères de l'Express ont d'ailleurs publié leurs portraits avec une courte biographie de la plupart des victimes. 

Mais un témoignage ressort du lot depuis ce lundi. C'est celui d'Antoine Leiris, un jeune journaliste français qui travaille pour France Bleu. Vendredi, il a perdu sa femme dans les massacres, restant seul avec un petit garçon de 17 mois.

Lundi, après avoir pu identifier son corps, il a décidé d'écrire à ses bourreaux. Une lettre poignante qu'il a publiée sur son mur Facebook.

 

“Vous n’aurez pas ma haine”

"Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus."

Mardi, en milieu d'après-midi, son message avait été partagé près de 100'000 fois. 

La reconstitution de l'intervention au Bataclan:

 

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