Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Attentats du 13 novembre: l'Etat français mis en cause

Plusieurs victimes des attentats de Paris survenus le 13 novembre 2015 ont l'intention de porter plainte contre l'Etat. Me Samia Maktouf, chargée de défendre 17 victimes, a annoncé tout faire "pour obtenir la condamnation de l'Etat français pour ne pas avoir empêché le passage à l'acte de terroristes dont certains étaient sous contrôle judiciaire".

12 juil. 2016, 17:03
L'association "13 novembre: fraternité et vérité" avait dit attendre "autre chose de l'Etat que l'expression d'une autosatisfaction invraisemblable et intenable face au terrible bilan du terrorisme". (Illustration)

Des victimes des attentats de Paris du 13 novembre 2015 ont annoncé mardi leur intention de porter plainte contre l'Etat. Le même jour, la commission d'enquête parlementaire sur le terrorisme a remis son rapport au président de l'Assemblée nationale.

Me Samia Maktouf, qui défend 17 victimes, a estimé que ce rapport mettait en évidence la responsabilité de l'Etat et des services de renseignement français. "On fera tout pour obtenir la condamnation de l'Etat français pour ne pas avoir empêché le passage à l'acte de terroristes dont certains étaient sous contrôle judiciaire", a-t-elle dit sur BFM TV.

Le rapport montre notamment que l'un des kamikazes du Bataclan avait pu se rendre en septembre en Syrie malgré son contrôle judiciaire, lié à sa mise en examen pour un projet de départ avorté au Yémen en 2012.

Autre condamnation de l'Etat

L'avocate des victimes du 13 novembre pourra s'appuyer sur la condamnation de l'Etat pour faute par le tribunal administratif de Nîmes (Gard) pour l'assassinat du caporal-chef Abel Chennouf, tué en mars 2012 à Montauban (Tarn-et-Garonne) par Mohamed Merah.

Le père d'Abel Chennouf - tué avec un autre militaire le 15 mars quatre jours après la mort d'un autre soldat à Toulouse - avait déposé plainte contre l'Etat pour non-assistance à personne en danger.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est vu reprocher la semaine dernière d'avoir rejeté d'emblée les principales propositions de la commission d'enquête parlementaire. Le rapport évoque un échec global du renseignement.

Les parlementaires prônent une refonte du renseignement territorial, la création, en France, d'une agence nationale de lutte antiterroriste sur le modèle américain, et la création d'un directeur général du renseignement.

"Autosatisfaction invraisemblable"

M. Cazeneuve s'est efforcé mardi en les recevant à son ministère de rassurer les associations de victimes qui avaient jugé "indécent" et "bien peu respectueux" à leur égard de balayer aussi rapidement le travail des parlementaires.

L'association "13 novembre: fraternité et vérité" avait dit attendre "autre chose de l'Etat que l'expression d'une autosatisfaction invraisemblable et intenable face au terrible bilan du terrorisme".

Mercredi matin, c'est la colère de la commission d'enquête que le ministre de l'Intérieur tentera d'apaiser après s'être moqué la semaine dernière de certaines de ses propositions. Pour Bernard Cazeneuve, il n'y a pas eu de "failles" des services de renseignement, seulement "des dysfonctionnements" au niveau européen.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias