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Au G20, l'Occident harcèle la Russie sur la crise ukrainienne

L'Occident a profité du sommet du G20 pour mettre la pression à Vladimir Poutine sur la crise en Ukraine.

16 nov. 2014, 16:48
epa04491683 German Chancellor Angela Merkel (R) chats with British Prime Minister David Cameron (C) and US President Barack Obama (L) during the USA-EU meeting at the G20 summit in Brisbane, Australia 16 November 2014. The summit aims to stimulate growth and employment worldwide. Heads of state and government will also discuss the fight against the terror militia IS as well as the Ebola epidemic.  EPA/KAY NIETFELD

Les puissances occidentales ont harcelé Vladimir Poutine pendant le G20 de Brisbane sur la crise ukrainienne, lui signifiant qu'elles n'entendaient rien lâcher. En Ukraine, le président Petro Porochenko a ordonné le retrait de tous les services publics des régions sous contrôle des séparatistes prorusses, entérinant de facto la partition du pays.

Sur la base d'un décret présidentiel, le gouvernement ukrainien devra prendre des mesures d'ici une semaine "pour mettre fin aux activités des entreprises, institutions et organisations étatiques dans les divers territoires où l'opération antiterroriste est conduite".

Cette décision s'applique aux services publics tels que les écoles, les hôpitaux et les secours, a expliqué un haut responsable ukrainien sous couvert d'anonymat. "C'est une mesure décisive, c'en est fini des petits jeux", a indiqué le haut responsable. "Toutes les structures que l'Etat finance là-bas seront retirées".

Le décret ordonne aussi l'évacuation, avec leur accord, des fonctionnaires et le retrait dans la mesure du possible des documents et biens publics. Les tribunaux, magistrats et prisonniers devront être déplacés hors des zones aux mains des séparatistes. Le texte annonce aussi une amnistie pour les auteurs de petits délits.

Il va en outre être "proposé" à la banque centrale ukrainienne de prendre des mesures d'ici un mois pour mettre fin aux services bancaires aux entreprises et aux particuliers.

Sur le terrain, si une accalmie a été observée, le porte-parole de l'armée ukrainienne, Andriï Lyssenko, a indiqué dimanche que six soldats avaient été blessés lors des dernières 24 heures, sans préciser le lieu des combats. M. Lyssenko a en outre dénoncé l'arrivée d'un nouveau convoi "humanitaire" russe de 74 camions.

Accueil saignant

Pendant ce temps, à Brisbane en Australie, le président russe Vladimir Poutine s'est vu mettre sous haute pression par ses homologues réunis à l'occasion du sommet du G20.

Dès vendredi, avant même l'arrivée de M. Poutine dans la paisible ville de l'est du pays transformée en camp retranché, les leaders anglo-saxons lui avaient préparé un accueil saignant. Ils l'ont accusé d'être un agresseur de l'Ukraine ou de vouloir restaurer la "gloire perdue du tsarisme", selon la formule du Premier ministre australien, Tony Abbott.

Et cela a continué pendant le sommet, parfois même de manière très directe, comme par exemple lorsque le canadien Stephen Harper a lancé à M. Poutine: "J'imagine que je vais vous serrer la main, mais je n'ai qu'une seule chose à vous dire: vous devez sortir d'Ukraine", selon un porte-parole canadien.

Ce à quoi M. Poutine a répliqué: "C'est impossible puisque les Russes n'y sont pas", selon un porte-parole russe.

"Message très clair"

A l'issue du sommet, Barack Obama a estimé de son côté que si M. Poutine "continuait (...) à violer le droit international (...), l'isolement que la Russie connaît actuellement se poursuivra".

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a souligné que "ce qui a été bon durant ce G20, c'est qu'un message très clair ait été transmis par les pays de l'Union européenne et par l'Amérique à la Russie".

Dans cette bronca infligée à la Russie, certains pays européens n'ont toutefois pas publiquement pris de positions aussi agressives que celles des anglo-saxons. Angela Merkel ou François Hollande, par exemple, n'ont pas eu de formule cinglante pour le leader russe.

Grillé la politesse

Dès avant le sommet, M. Poutine avait senti souffler le vent sibérien. Il avait mis en garde vendredi contre une confrontation de "blocs" au G20.

Sur place, il est resté hiératique. Il a tout de même quitté prématurément le sommet, ce qui pourrait être vu comme une preuve d'agacement de sa part, même s'il a justifié son départ par un besoin de sommeil réparateur avant de reprendre le travail lundi.

L'Iliouchine présidentiel russe a décollé aux alentours de 14h15 (dimanche à 05h15 en Suisse), peu avant la publication du communiqué final du sommet. M. Poutine a ainsi grillé la politesse à l'hôte du sommet, M. Abbott, qui n'avait pas encore débuté sa conférence de presse de clôture.

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