Au Japon, le premier ministre Shinzo Abe est-il en train de réduire drastiquement les libertés publiques de son peuple avec l’assentiment tacite de ce dernier? C’est la crainte des opposants à une «loi anticomplot» qui, déjà adoptée par la Chambre basse et en discussion à la Chambre haute, a toutes les chances d’entrer prochainement dans le droit nippon. Le projet de loi est un serpent de mer du débat politique. Présenté plusieurs fois depuis 2003, il avait toujours été repoussé.
Dans sa version ultime, il ne prévoit pas moins de 277 cas d’actes pouvant être constitutifs de complot. Le gouvernement a par exemple inscrit, parmi les chefs d’inculpation, la chasse d’espèces protégées ou l’organisation de paris illégaux sur des courses de bateaux – au motif que celles-ci, associées à la pègre, pourraient servir à financer un hypothétique crime terroriste. Le premier ministre a mis son crédit politique dans la balance,...