La formation d'extrême droite autrichienne FPÖ a annoncé avoir conclu lundi un contrat de coopération avec le parti Russie unie du président Vladimir Poutine. Il offre ce faisant à celui-ci un nouveau relais controversé en Europe occidentale.
Le texte, signé à Moscou par le patron du FPÖ Heinz-Christian Strache et des dirigeants de Russie unie, prévoit une coopération accrue "à différents niveaux, de la jeunesse et des étudiants aux organisations régionales en passant par les questions internationales", selon un communiqué du FPÖ.
M. Strache a appelé à cette occasion à une levée des sanctions internationales "dommageables économiquement et inutiles" qui frappent la Russie depuis l'invasion de la Crimée en 2014.
Rapprochement avec l'extrême-droite d'Europe occidentale
Le secrétaire général adjoint de Russie unie, Sergueï Jelezniak, a de son côté dit vouloir "contribuer au renforcement du partenariat entre nos partis et nos pays", notamment dans le domaine des "valeurs traditionnelles".
Cette signature marque une nouvelle étape dans le rapprochement de Russie unie avec différents mouvements souverainistes et d'extrême droite en Europe occidentale.
Elle intervient également à un moment où plusieurs ténors aux Etats-Unis et en Europe, dont le président américain élu Donald Trump et le candidat de droite à la présidentielle française François Fillon, plaident pour un rapprochement avec Moscou.
M. Strache était accompagné dans la capitale russe par plusieurs membres de l'état-major du FPÖ, dont Norbert Hofer, qui a obtenu 46,2% des voix au second tour de la présidentielle autrichienne début décembre.
"La Russie cherche à déstabiliser l'Europe"
Cette visite en Russie, ponctuée d'"égoportraits" de M. Strache et de son équipe, était vivement critiquée lundi par la classe politique autrichienne, qui l'a au mieux jugée "inappropriée" sur fond de tragédie à Alep.
"Le rôle de la Russie tant en Ukraine qu'en Syrie doit être considéré de façon très critique", a souligné Reinhold Lopatka, un dirigeant du parti conservateur ÖVP.
Les sociaux-démocrates du chancelier Christian Kern ont pour leur part dénoncé une initiative relevant de "l'aliénation mentale", avançant le soupçon d'un financement russe du FPÖ, "un scandale de premier ordre" s'il était avéré.
"La Russie cherche (...) à déstabiliser l'Europe à son profit depuis l'intérieur. On peut se demander si le FPÖ perçoit de l'argent pour cela", ont eux aussi estimé les Verts, évoquant une "Cinquième colonne de Poutine en Europe".