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Bachar al-Assad reçoit un émissaire iranien

Le président syrien Bachar al-Assad a reçu mardi un émissaire de son allié iranien.

07 août 2012, 18:50
Le président syrien Bachar al-Assad.

Le président syrien Bachar al-Assad, confronté depuis 16 mois à une révolte réprimée dans le sang, a reçu mardi un émissaire de son allié iranien. Il l'a assuré de sa résolution à "purger" le pays des "terroristes". Sur le terrain, les insurgés d'Alep encerclés par les forces du régime commencent à manquer de munitions.

L'émissaire du guide suprême iranien Ali Khameneï, Saïd Djalili, a affirmé que "l'Iran ne permettra jamais la destruction de l'axe de la résistance dont la Syrie est un vecteur essentiel". Pour lui, "la situation en Syrie n'est pas une crise interne mais un conflit opposant l'axe de la résistance dans cette région" à Israël et aux Etat-unis.

"Le peuple syrien et son gouvernement sont déterminés à purger le pays des terroristes," lui a répondu Bachar al-Assad.

L'Iran accuse les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie d'aider les rebelles à faire tomber le régime Assad. Les insurgés et les Etats-Unis reprochent en retour à l'Iran de soutenir militairement Damas.

Iraniens enlevés

Evoquant les 48 Iraniens enlevés samedi dans la province de Damas, M. Djalili a assuré que "l'Iran utilise tous les moyens pour obtenir la libération immédiate des pèlerins innocents enlevés".

Téhéran assure que les captifs sont des pèlerins, tandis que la "brigade Al-Baraa", qui a revendiqué le rapt, affirme qu'ils sont membres des Gardiens de la révolution, corps d'élite du régime islamique.

En visite en fin de journée à Ankara, adversaire résolu de Bachar al-Assad, le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi a souhaité que la Turquie et l'Iran coopèrent pour trouver une solution, alors que Téhéran compte organiser jeudi une réunion entre les pays ayant une approche "réaliste" du dossier syrien.

L'Iran a affirmé que Washington était également responsable de la vie des otages compte tenu "du soutien flagrant des Etats-Unis aux terroristes".

Bombardements intensifs sur Alep

Au lendemain du décès de 265 personnes à travers le pays, les violences qui ne faiblissent pas ont fait au moins 63 tués - 32 civils, 17 soldats et 14 rebelles - selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le centre d'Alep, enjeu crucial du conflit, était le théâtre de violents combats entre les rebelles et l'armée qui bombardait l'est de la ville, a indiqué l'OSDH.

L'Armée syrienne libre (ASL, rébellion) a attaqué un bâtiment où étaient retranchés 300 à 400 membres de l'armée régulière, des forces de sécurité et des miliciens pro-régime, mais a dû battre en retraite face à l'intervention d'hélicoptères, a rapporté l'OSDH.

Offensive terrestre?

Selon le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, hélicoptères et artillerie bombardent avec une violence extrême les quartiers rebelles de Salaheddine et Soukkari (ouest et sud-ouest) ainsi que Sakhour et Chaar (est), ce qui "semble préparer une offensive terrestre".

L'armée, qui a achevé dimanche l'envoi d'importants renforts à Alep, est prête pour la bataille "décisive", selon une source de sécurité. D'après un responsable de la sécurité, au moins 20 000 militaires s'y trouvent, contre 6000 à 8000 rebelles.

Cinéaste tué

Ailleurs dans le pays, les forces rebelles syriennes ont perdu quatre combattants et tué six soldats en attaquant un champ pétrolier dans la province orientale de Deir Ezzor, a indiqué l'OSDH.

Et à Damas, un cinéaste allaouite, Bassam Mohieddin a été tué dimanche près de son domicile, a indiqué l'Institut cinématographique général de Syrie, accusant des "mains traîtresses" sans plus de précision.

Ces nouvelles violences sont intervenues au lendemain de la défection du Premier ministre Riad Hijab, plus haut responsable à rompre avec le régime, et alors qu'un nouveau général a fui en Turquie accompagné de 12 officiers, selon l'agence Anatolie.

"On enregistre des défections dans toutes les composantes du régime à l'exception de son noyau dur, qui n'a pas donné de signes de fracture", déclare Peter Harling, de l'International Crisis Group. "Le régime s'érode et perd ses strates périphériques depuis des mois, tout en se reformant autour d'une force combattante prête à tout", estime cet expert.

Face à cette situation, Washington cherche un moyen de hâter la fin des combats et le processus de transition politique en Syrie, a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

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