Le roi, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, a assisté à la course, remportée par l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull), devant un public peu nombreux mais une tribune principale pleine (10'500 spectateurs).
Quelques incidents ont été signalés après la fin de la course hors du circuit de Sakhir situé au sud de la capitale. Selon des témoins, des dizaines de personnes ont été empêchées par la police de marcher vers la place de la Perle, dans la capitale Manama, épicentre de la contestation de l'année dernière.
Des jeunes ont tenté de couper la route reliant le circuit de Sakhir à Manama avec des pneus en flammes. D'autres se sont heurtés à des policiers dans certains villages chiites, selon des témoins.
Les forces de sécurité étaient déjà déployées depuis la matinée, notamment sur la route menant au circuit. Elles ont dégagé la voie momentanément bloquée par les manifestants.
Le roi pour les réformes
Le roi s'est dit «reconnaissant» aux organisateurs du Grand Prix d'avoir «assuré que ce grand événement se tienne dans l'esprit communautaire de fête que la Formule 1 représente».
«Je tiens à souligner clairement mon engagement personnel aux réformes et à la réconciliation dans notre grand pays», a-t-il ajouté. «La porte reste ouverte pour un dialogue sincère» entre les Bahreïnis, a-t-il dit.
Les chiites, majoritaires, demandent une monarchie constitutionnelle véritable, avec un premier ministre choisi parmi la majorité au parlement.
Heurts
Après l'annonce samedi par l'opposition d'un mort, le premier dans des manifestations liées à cette compétition, de nouveaux affrontements, parfois violents, ont éclaté dans la nuit dans des villages chiites.
Dans certains villages comme Malkiya, Karzakan, Sadad et Damistan, des manifestants ont brandi des banderoles proclamant «Non à la Formule du sang», le slogan d'une campagne de «trois jours de colère» lancée par le mouvement des «Jeunes du 14 février», un collectif radical, à l'occasion du Grand Prix.
Aux bombes lacrymogènes et grenades assourdissantes tirées par la police, les manifestants ont répliqué en lançant des pierres et des cocktails Molotov, ont expliqué les témoins, sans pouvoir fournir de bilan.
En revanche, la police a réussi à bloquer les accès au centre de Manama pour empêcher une manifestation prévue samedi soir pour réclamer la libération d'Abdel Hadi al-Khawaja, un militant condamné à la prison à vie et en grève de la faim depuis plus de deux mois.
Alors que des ONG et des capitales européennes se sont inquiétées de son état de santé, les autorités ont assuré dimanche qu'il était en «bonne santé». Sa femme a cependant indiqué qu'il avait cessé depuis vendredi de boire de l'eau.
Torture et critiques
Par ailleurs, un militant, Mohammed Hassan, a été arrêté et «torturé» pour avoir accompagné des journalistes lors de manifestations dans un village chiite, a dénoncé dimanche l'ONG locale Bahrain Center for Human Rights.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont critiqué la tenue du Grand Prix en pleine crise politique. Les autorités soutiennent de leur côté que les incidents sont isolés et tentent de minimiser leur impact sur le Grand Prix, après l'annulation de la course l'an dernier en raison des troubles.
Plusieurs patrons d'écuries de Formule 1 ainsi que le grand argentier de ce sport, Bernie Ecclestone s'étaient prononcés contre l'annulation du Grand Prix cette année.
Selon une commission indépendante, la répression de la révolte à Bahreïn en février/mars 2011 avait fait 35 morts, dont quatre sous la torture. Amnesty International estime pour sa part que 60 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement.
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Bahreïn: un GP de F1, des manifestations et un mort
Le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn a eu lieu ce dimanche malgré la multiplication des manifestations parfois violentes d'opposants chiites réclamant des réformes politiques de fond. Une personne a perdu la vie. Le roi s'est de son côté dit reconnaissant pour le déroulement de l'événement.
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