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Bangkok toujours secoué par des violences: quatre morts

Les manifestations anti-gouvernementales ont été contrariées par les supporters des autorités thaïlandaises. Des affrontements ont eu lieu dans la capitale Bangkok. Ils ont fait deux morts et 45 blessés.

01 déc. 2013, 18:40
epa03972207 A Thai anti-government protester holds a tear gas canister and throws it back at police lines as thousands of protesters try to force their way into Government House in Bangkok, Thailand, 01 December 2013. Thousands of protesters vowed to take control of government ministries and offices including the seat of Government House in an effort to oust the government of Prime Minister Yingluck Shinawatra and its defacto leader from afar her brother Thaksin Shinawatra.  EPA/RUNGROJ YONGRIT

Les violences se sont poursuivies ce week-end en Thaïlande, faisant au moins quatre morts et des dizaines de blessés. Les manifestants anti-gouvernementaux ont annoncé le lancement d'une grève générale pour lundi, mais n'ont pas pris le contrôle du siège du gouvernement, comme ils l'avaient annoncé.

"Ils n'ont pas pris un seul lieu", a dit en fin de journée le chef du Conseil de sécurité nationale, Paradorn Pattanathabutr. Les protestataires, qui réclament le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra, n'ont notamment pas réussi à forcer les barrages de sécurité autour de "Government House".

Les forces de l'ordre ont systématiquement repoussé par des gaz lacrymogènes et des canons à eau les assauts répétés lancés par quelques centaines de manifestants, qui ont déplacé les blocs de béton et cisaillé les rouleaux de fil barbelé devant le bâtiment. Devant une autre entrée, un sit-in pacifique était organisé.

Au total, le nombre des manifestants antigouvernementaux, qui se sont rassemblés dans huit endroits de Bangkok, a été estimé à 70'000, contre près de 180'000 il y a une semaine.

Rencontre sans résultat

Le meneur de l'opposition, SuthepThaugsuban, a de son côté assuré que les contestataires s'étaient rendus maîtres d'une dizaine d'agences officielles de l'administration et qu'un million de personnes étaient descendues dans les rues de Bangkok.

Plus tard dans la journée, M. Suthep a annoncé avoir rencontré la cheffe du gouvernement, mais qu'aucun accord n'en était sorti pour mettre fin à la crise. "Yingluck n'a répondu à rien (...) Nous maintenons nos plans. Cela sera fini dans deux jours", a-t-il dit à la télévision.

"C'est la première et dernière fois que je rencontre Yingluck", a ajouté l'ex-vice-Premier ministre démocrate, qui a lancé un appel à une grève générale pour lundi. "Nous invitons tous les Thaïlandais à se joindre à nous et à défendre la démocratie", a-t-il dit.

Quatre morts

Des sources médicales ont fait état de 47 blessés dans la journée de dimanche. La nuit précédente avait été plus violente, avec quatre morts et une soixantaine de blessés et des affrontements avec des armes à feu ou des armes blanches dans l'est de la capitale thaïlandaise.

Les meneurs du mouvement avaient réclamé un ultime effort pour obtenir dimanche la "victoire" avant l'anniversaire du roi Bhumibol le 5 décembre, célébrations pendant lesquelles il est impensable de manifester, dans une société thaïlandaise très attachée à son roi.

Les chefs de la contestation avaient appelé leurs partisans à s'emparer de dix édifices publics, de six stations de télévision, du QG de la police et du siège du gouvernement au cours de ce dimanche, date butoir qu'ils avaient fixée pour le départ de Yingluck Shinawatra.

Un groupe de manifestants a obligé la Première ministre à s'enfuir du siège de la brigade des stupéfiants où elle avait prévu une série d'interviews avec la presse. La cheffe du gouvernement a été conduite vers une destination inconnue.

Projet d'amnistie critiqué

La crise politique oppose d'un côté les élites traditionnelles et la classe moyenne urbanisée de Bangkok et de l'autre une population rurale pauvre vivant au nord de la capitale et qui soutient massivement le frère de Mme Yingluck, l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra. Elle a véritablement éclaté quand le parti au pouvoir a tenté de faire passer une loi d'amnistie qui aurait annulé la condamnation pour corruption de Thaksin.

Dans un pays, qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives de coups depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932, l'armée, appelée en renfort par la police dimanche, a prié les manifestants de ne pas lui demander de prendre parti.

Ce qui ne l'a pas empêché de laisser apparaître des dissensions. "J'ai contacté le chef de la police nationale pour lui dire d'arrêter d'utiliser des gaz lacrymogènes", a dit le puissant chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, exhortant "les deux parties (à) cesser maintenant".

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