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Bélarus: Loukachenko dit que Poutine lui a assuré une «aide» sécuritaire

Alexandre Loukachenko, président bélarusse, affirme avoir trouvé une entente avec Vladimir Poutine pour une «aide» dans le but de préserver la sécurité du pays.

15 août 2020, 20:04
/ Màj. le 15 août 2020 à 21:32
Les déclarations de Loukachenko font suite à un entretien téléphonique avec le président russe (ILLUSTRATION).

Des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés samedi à Minsk pour dénoncer la réélection d'Alexandre Loukachenko. Le président bélarusse indiqué samedi que Vladimir Poutine lui avait assuré une "aide" pour préserver la sécurité du Bélarus.

Dans la soirée, au moins 3000 personnes étaient rassemblées devant le siège de la télévision publique pour réclamer "la vérité" et protester contre la réélection de M. Loukachenko. "Non à la violence!", ont scandé les contestataires, certains faisant le "V" de la victoire.

Des gerbes de fleurs, décorées de rubans blancs et rouges, les couleurs de l'opposition, ont été déposées près d'un mémorial improvisé. Des manifestants sont aussi venus avec des photos montrant les blessures de personnes torturées lors de leur détention cette semaine.

"Le goût du sang"

Plus tôt dans la journée, plus de 700 personnes s'étaient réunies en silence autour du cercueil du manifestant décédé, dans un autre quartier de Minsk. "Tu n'es pas notre président, tu as bu le sang du peuple. Pars !", a lancé Janna, 50 ans, en pleurs, s'adressant à Alexandre Loukachenko.

Tu n'es pas notre président, tu as bu le sang du peuple. Pars !
Janna, 50 ans

La principale rivale du chef de l'Etat sortant à la présidentielle, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, avait appelé à des rassemblements pacifiques samedi et dimanche à travers le pays.

Aide russe

Pour sa part, Alexandre Loukachenko a parlé dans la journée avec son homologue russe Vladimir Poutine par téléphone. "Nous nous sommes entendus avec lui (Vladimir Poutine): dès notre première demande, une aide complète sera fournie (par la Russie) pour assurer la sécurité du Bélarus", a-t-il dit, cité par l'agence publique Belta.

Le président bélarusse, confronté à la plus grande vague de protestation depuis son arrivée au pouvoir en 1994, a évoqué un accord militaire liant son pays à Moscou via l'Union de la Russie et du Bélarus et l'Organisation du traité de sécurité collective (OTCS).

Si la Russie se mêle de l'affaire, c'est que le président n'arrive plus à s'en sortir seul face au peuple.
Alexeï Linitch, manifestant de 27 ans

Après cette conversation téléphonique, le Kremlin s'est dit "confiant" que la crise politique dans le pays trouverait une solution prochaine.

"Si la Russie se mêle de l'affaire, c'est que le président n'arrive plus à s'en sortir seul face au peuple. Il cherche de l'aide à l'Est", a estimé Alexeï Linitch, un manifestant de 27 ans interrogé par l'AFP à Minsk.

Pas de médiation étrangère

Plus tôt dans la journée, M. Loukachenko a dit faire face à une "révolution de couleur" - le nom donné à plusieurs soulèvements dans l'ex-URSS ces 20 dernières années - avec des "éléments d'interférence extérieure."

Il a par ailleurs rejeté "toute médiation étrangère", faisant référence à un plan de médiation proposé par la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, membres de l'UE voisins du Bélarus.

Samedi, les Etats-Unis et Varsovie ont appelé Minsk au dialogue avec la société civile. La veille, l'Union européenne avait ordonné des sanctions contre des responsables bélarusses liés à la répression ou des fraudes électorales.

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