Les Belges ont répondu dimanche soir avec leur sens aigu du surréalisme aux demandes des autorités de ne pas divulguer d'informations sur les opérations antiterroristes de la police sur les réseaux sociaux. A la place, ils ont envahi la toile de petits chats.
Un site parodique du même type que le Gorafi français, NordPresse, avait lancé le mouvement en milieu de semaine en créant le personnage d'"Abou Miaou", un chat portant une ceinture d'explosifs, présenté comme le véritable instigateur des attentats du 13 novembre à Paris.
Terrorisme / #BrusselsLockdown : faute d'infos, Bruxelles tweete des chatons https://t.co/IBmFpcMgEN pic.twitter.com/DpglEB64Ck
— Ecrans / Futurs (@ecrans) 22 Novembre 2015
Lorsque, dimanche soir, les autorités ont demandé aux médias, mais aussi aux utilisateurs de réseaux sociaux, de s'abstenir de partager des informations sur la vingtaine d'opérations en cours dans plusieurs communes bruxelloises et à Charleroi, les utilisateurs de Twitter et de Facebook s'en sont donné à coeur joie, sous le mot-dièse (hashtag) #BrusselsLockdown.
C'est solide l'info selon laquelle la police belge utiliserait des drones ? #BrusselsLockdown pic.twitter.com/0siyt4u4pW
— Matteu Maestracci (@MMaestracci) 22 Novembre 2015
Des chats à toutes les sauces
Plutôt que de décrire ce qu'ils voyaient de leur fenêtre, les Bruxellois ont publié des clichés de chatons dans toutes les positions: un félin présentateur du journal télévisé, deux matous "Jedi" se battant au sabre, un bébé chat attaquant un molosse...
On se détend #BrusselsLockdown pic.twitter.com/XqyA9GBueN
— Fashiongeekette (@Fashiongeekette) 22 Novembre 2015
Selon un spécialiste des réseaux sociaux, Mateusz Kukulka, c'est un caméraman de la télévision néerlandaise NOS, @Hoguhugo, qui le premier a eu l'idée. "Au lieu de tweeter à propos des actions de police à Bruxelles, voici une photographie de notre chat Mozart", écrivait à 21H04 ce journaliste. Le déferlement a été rapidement repéré à l'étranger.
A l'issue de sa conférence de presse nocturne, au cours de laquelle il a annoncé 19 perquisitions et 16 interpellations, le porte-parole du parquet fédéral a tenu à "remercier la presse et les utilisateurs des médias sociaux pour avoir tenu compte des nécessités des opérations en cours". Il n'a toutefois pas fait d'allusion aux petits chats.