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Benoît XVI défend la liberté religieuse à Cuba

Le pape Benoît XVI a célébré ce mercredi une messe devant environ un demi-million de Cubains sur la place de la Révolution à La Havane.

28 mars 2012, 19:35
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Il a demandé aux autorités d'«aller de l'avant» dans la liberté religieuse. Le souverain pontife devait rencontrer Fidel Castro dans la soirée.

Sous un soleil ardent, les fidèles, auxquels se mêlaient des athées communistes et des adeptes des rites afro-cubains de la santeria, ont prié et écouté le pape âgé de 84 ans. Celui-ci semblait pourtant fatigué à l'issue d'un périple de six jours qui  l'a mené au Mexique et à Cuba, son premier voyage en Amérique hispanophone.

La foule avait commencé dès la nuit précédente à se rassembler sur la place, là-même où Fidel Castro avait l'habitude de prononcer  des harangues de plusieurs heures. Entouré d'immenses portraits des héros de la révolution, notamment le Che, le souverain pontife a lu un sermon pour que Cuba construise une société plus ouverte, fondée  sur la vérité, la justice et la réconciliation.

S'en prenant manifestement au marxisme, il a estimé que certains «interprètent à mauvais escient cette quête de vérité, ce qui les mène à l'irrationnel et au fanatisme; ils s'enferment dans 'leur  vérité' et cherchent à l'imposer aux autres», a-t-il expliqué.

La messe a eu lieu en présence du président cubain Raul Castro, assis au premier rang. Le cardinal et archevêque de La Havane Jaime Ortega avait auparavant lancé un appel «pour la paix et la  réconciliation» dans le pays.

Un prêtre en exemple

Le pape a aussi évoqué «l'exemple» du prêtre intellectuel Felix Varela (1788-1853), «illustre fils de La Havane qui est passé à  l'histoire de Cuba comme le premier qui enseigna à penser à son  peuple». Les catholiques cubains espèrent que Benoît XVI déclare  «vénérable» (première étape vers la sainteté) ce prêtre, figure-clé  de l'île dans sa lutte contre l'esclavage et le colonialisme.

Le pape a cependant reconnu des progrès pour l'Eglise à Cuba: «il  faut reconnaître avec joie qu'à Cuba des pas sont en train d'être  accomplis pour que l'Eglise mène à bien son incontournable mission  d'exprimer publiquement et ouvertement sa foi».

«Cependant, a-t-il ajouté, je désire encourager les instances  gouvernementales de la nation à renforcer ce qui a déjà été obtenu  et à avancer sur ce chemin d'un authentique service du bien commun  de la société cubaine tout entière».

Cette messe, dans ce lieu symbolique du pouvoir communiste, est  survenue 14 ans après celle donnée par Jean Paul II qui avait  apporté aux catholiques l'espoir de voir leurs droits reconnus.

Le pape polonais avait demandé que «Cuba s'ouvre au monde pour  que le monde s'ouvre à Cuba».

Rencontre avec Fidel

Mettant fin à un suspense qui a duré depuis l'arrivée de Benoît  XVI lundi à Cuba, Fidel Castro a annoncé mercredi qu'il «se  réjouissait de rencontrer» le pape juste avant son départ dans la  soirée.

«Je saluerai avec plaisir son excellence le pape Benoît XVI,  comme je l'avais fait avec Jean Paul II» en 1998, a écrit Fidel  Castro, âgé lui de 85 ans, dans une de ses «réflexions» qu'il publie  régulièrement sur le site officiel Cubadebate. L'ancien dirigeant  est écarté du pouvoir depuis quatre ans en raison de la maladie.

La veille, Benoît XVI avait rencontré le frère du lider maximo,  le président Raul Castro et lui avait demandé que le Vendredi Saint,  jour de la Crucifixion du Christ, devienne férié à Cuba.

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