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Birmanie: le sud-est asiatique prudent suite à des accusations de génocie

L'Association des Nations d'Asie du sud-est s'est montrée prudente dimanche suite aux accusations de "génocide" contre les Rohingyas, proférées samedi par l'organisation des pays musulmans.

18 nov. 2012, 14:27
Les violences entre bouddhistes de l'ethnie rakhine et musulmans rohingyas ont fait au moins 180 tués depuis juin dans l'Etat Rakhine.

Les violences entre bouddhistes de l'ethnie rakhine et musulmans rohingyas ont fait au moins 180 tués depuis juin dans l'Etat Rakhine. Elles ont déplacé plus de 110 000 personnes, principalement des musulmans.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé samedi l'ONU à "sauver" d'un "génocide" les Rohingyas, considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète.
 
Mais le secrétaire général de l'Association des Nations d'Asie du sud-est (ASEAN), dont la Birmanie est membre, n'a pas repris le terme à son compte.
 
Accusation lancée
 
"Je parlerais d'une tendance inquiétante de violence ethnique qui pourrait déstabiliser la région", a déclaré à l'AFP Surin Pitsuwan, avant l'ouverture à Phnom Penh d'un sommet du bloc régional. "Je pense que la déclaration de l'OCI reflète la frustration (...) de 57 pays", a-t-il ajouté.
 
L'Indonésie, membre à la fois de l'ASEAN et de l'OCI, s'est montrée tout aussi prudente. "Génocide est un terme très spécifique", a dit son chef de la diplomatie, Marty Natalegawa.
 
"Nous ne nous préoccupons pas de la terminologie", a-t-il ajouté, évoquant des événements "troublants et inquiétants" et plaidant pour que "la situation puisse être rapidement réglée".
 
Militants des deux camps se sont mutuellement accusés de génocide ces derniers mois. Mais les groupes de défense des droits de l'homme ne veulent pas utiliser le mot à la légère.
 
Violences récemment
 
La plupart des Rohingyas vivant dans une zone inaccessible, "il est impossible de dire à 100 % qu'un génocide n'a pas lieu mais cela semble très peu probable", a indiqué Benjamin Zawacki, de l'Organisation internationale de droit du développement (IDLO), décrivant une volonté de "faire partir" cette communauté plutôt que de la "détruire".
 
Des garde-frontières ont "sévèrement frappé" le mois dernier des dizaines de Rohingyas qui tentaient de rejoindre en bateau la capitale de l'Etat Rakhine, Sittwe, a affirmé de son côté dimanche HRW.
 
Des forces de l'ordre de l'Etat Rakhine ont par ailleurs tué des membres de la minorité ethnique des Kamans dans la commune de Kyauk Pyu pendant que des soldats "regardaient", selon l'ONG.
 
Appel évoqué
 
M. Surin a d'autre part appelé l'ASEAN à "s'engager sur le plan humanitaire", pour "soulager la pression et la souffrance" des Rohingyas.
 
Les 800 000 Rohingyas confinés dans l'Etat Rakhine, privés de nationalité par l'ancienne junte, sont considérés par la plupart des Birmans comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh voisin. Cet ostracisme alimente un racisme quasi-unanime à leur encontre.
 
Interrogé sur la question de leur citoyenneté, M. Surin n'a pour autant pas voulu s'immiscer dans la politique intérieure birmane.
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