L'organisateur présumé du trafic de drogue dont le démantèlement a conduit à la mise au jour d'un réseau franco-suisse de blanchiment, a été interpellé au Maroc, selon une source judiciaire française. Dix-neuf personnes ont été inculpées dans cette affaire, dont trois à Genève.
L'homme, un franco-algérien né en 1983, contre lequel la justice française avait lancé un mandat d'arrêt, a été arrêté le 31 octobre, a précisé la source. Il est soupçonné d'être à la tête du réseau dans la banlieue parisienne. Il avait pris la fuite lors du coup de filet de police.
A l'origine de cette affaire, une enquête lancée en février a mis au jour un réseau d'importation de cannabis entre le Maroc, l'Espagne et la région parisienne. Il avait déjà importé plus de huit tonnes de cannabis à cette époque et le produit de ce trafic était blanchi via "une machinerie complexe", selon le parquet.
Société financière à Genève
Cette structure partait de l'organisateur du trafic de drogue en France qui remettait les bénéfices à des collecteurs de fonds qui les transmettaient à un collecteur central. Ce dernier payait les trafiquants espagnols et réinjectait la plus grande partie des fonds dans un circuit de blanchiment.
Ces espèces étaient remises à des clients souhaitant disposer d'argent liquide en France et ayant des comptes ouverts à Genève dans une société financière "appartenant à la famille des blanchisseurs".
Ce réseau franco-suisse a blanchi de l'argent de la drogue pour une somme estimée autour de 100 millions d'euros (121 millions de francs).
A la tête du réseau, trois frères ont été mis en examen et écroués. Au total, 19 personnes, dont plusieurs notables parisiens et une élue écologiste de Paris contrainte à la démission, ont été inculpés dans cette affaire.