La Malaisie s'est défendue mercredi des accusations d'informations confuses et contradictoires à propos de la disparition mystérieuse du Boeing 777 de Malaysia Airlines. L'avion n'a toujours pas été localisé malgré l'extension de recherches "sans précédent".
Les investigations infructueuses et la communication qui apparaît parfois confuse des autorités malaisiennes alimentent les critiques de plus en plus vives dans la presse du pays et sur les réseaux sociaux. La Chine, qui avait 153 ressortissants à bord, n'est pas avare en reproches.
Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a ainsi déploré un flux d'informations "assez chaotiques". Deux jours plus tôt, il avait déjà réclamé à Kuala Lumpur d'intensifier ses opérations.
"Il n'y a de confusion que si vous voulez y voir de la confusion", a répondu le ministre des transports malaisien Hishammuddin Hussein. Ce dernier rejette les critiques d'experts ayant pointé du doigt une "incompétence" des autorités.
Va-et-vient du Vietnam
L'hypothèse d'un changement brutal de cap et la confusion autour de l'endroit supposé ou possible de la disparition de l'appareil ont toutefois poussé le Vietnam à suspendre mercredi en partie ses recherches en mer de Chine méridionale.
Mais après que les autorités malaisiennes ont nié les informations sur une possible détection radar dans le détroit de Malacca, loin de la route prévue, le Vietnam a "décidé d'envoyer deux appareils et neuf bateaux de recherche", a indiqué le chef d'état-major adjoint de l'armée Vo Van Tuan.
Cinq jours de recherches
Entrées dans leur cinquième jour, les investigations ont été élargies à la mer Andaman, sur la côte ouest de la Malaisie. Cette zone se situe loin de la trajectoire qu'était censé emprunter le vol MH370 assurant la liaison Kuala Lumpur-Pékin avec 239 personnes à son bord.
Jusqu'ici, les investigations se déroulaient principalement dans un rayon de près de 200 km autour du lieu où le contrôle aérien a perdu le contact avec l'appareil entre la côte orientale de la Malaisie et le sud du Vietnam. Les recherches s'effectuent également désormais à des centaines de kilomètres de là, vers l'ouest.
Elles couvrent une superficie totale de plus de 90'000 km2, équivalant au territoire du Portugal. Douze nations, dont les Etats-Unis, la Chine et la Japon participent aux opérations qui mobilisent pas moins de 42 navires et 39 avions. Et la Chine a activé mardi une flotte mondiale de satellites d'observation de la Terre.
"Bonne nuit"
L'armée malaisienne "n'a pas exclu la possibilité d'un demi-tour en vol", a affirmé le général Rodzali Daud dans un communiqué. "C'est ce qui explique que les opérations de recherche et de sauvetage aient été étendues" aux eaux côtières à l'ouest de la péninsule malaisienne, a-t-il ajouté.
Il a néanmoins démenti les informations d'un média malaisien affirmant mardi, en le citant, qu'un radar avait détecté l'appareil au-dessus du détroit de Malacca entre la péninsule malaisienne, sur sa côte ouest, et l'île indonésienne de Sumatra.
Selon l'aviation civile malaisienne, le dernier message radio transmis au contrôle aérien a été "Eh bien, bonne nuit". Ces mots ont été prononcés par l'un des pilotes au moment où le Boeing quittait l'espace aérien malaisien pour entrer dans l'espace aérien vietnamien.
Terrorisme peu probable
Quant aux passagers munis de faux passeports dont la présence à bord avait provoqué des spéculations d'attaque, ils ont été identifiés et n'ont pas de lien connu avec des groupes terroristes, selon Interpol.
Les deux hommes identifiés comme des ressortissants iraniens cherchaient vraisemblablement à émigrer en Europe. Il s'agit plus probablement "d'un trafic d'êtres humains", selon Ronald K. Noble, secrétaire général d'Interpol. Le patron de la CIA, John Brennan a lui indiqué qu'il "n'écarterait pas" la piste terroriste.