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Bombardement d'un hôpital de MSF: armée américaine responsable et enquête du Pentagone

Une enquête concernant le bombardement de l'hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) à Kunduz va être menée par le Pentagone. Les frappes qui ont fait 22 victimes ont bien été conduites par l'armée américaine.

07 oct. 2015, 07:11
Le raid a fait 22 morts, dont 12 membres du personnel de l'ONG.

Le département américain de la Défense va ouvrir une enquête sur le bombardement samedi d'un hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé mardi la Maison blanche. L'armée a admis avoir bombardé par erreur cet établissement. Le raid a fait 22 morts.

L'enquête du Pentagone viendra s'ajouter aux investigations menées par le Pentagone, l'Otan et une équipe américano-afghane. Le président Barack Obama souhaite que des mesures soient prises pour que ce genre d'incident ne se reproduise pas, a ajouté le porte-parole de la Maison blanche, Josh Earnest.

Auparavant, le général John Campbell, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, avait déclaré que l'armée américaine avait bombardé par erreur l'hôpital. "Un hôpital a été frappé par erreur. Nous n'aurions jamais visé intentionnellement une installation médicale protégée", a-t-il dit devant la commission des Forces armées du Sénat.

Le général Campbell a ajouté que la décision de frapper cette cible avait été prise au sein de la chaîne de commandement des forces américaines. "Même si les Afghans ont requis ce soutien, il doit néanmoins passer par une rigoureuse procédure américaine", a-t-il dit.

L'attaque aérienne a été menée samedi aux premières heures dans cette ville proche de la frontière tadjike, où les forces afghanes et leurs alliées affrontaient des talibans. Le raid a fait 22 morts, dont 12 membres du personnel de l'ONG.

"Crime de guerre"

A Genève, la présidente de MSF International, Joanne Liu, a déclaré mardi que ce bombardement constituait un "crime de guerre". Pour elle, les déclarations du gouvernement afghan selon lesquelles les talibans utilisaient l'hôpital pour tirer sur les forces de la coalition démontrent que l'établissement n'a pas été touché par erreur.

"Ces déclarations signifient que les forces afghanes et américaines (...) ont décidé de raser complètement un hôpital pleinement opérationnel, ce qui revient à admettre un crime de guerre", a-t-elle estimé dans un communiqué.

Durant le week-end le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein avait déjà estimé que la frappe aérienne pourrait relever du "crime de guerre" si elle était jugée "délibérée par la justice".

Reconstruction réclamée

MSF réclame une enquête "transparente et indépendante" sur ce bombardement, en insistant sur la responsabilité des Etats-Unis. "Leur description de l'attaque ne cesse de changer, du dégât collatéral à un incident tragique et désormais une tentative de faire retomber la responsabilité sur le gouvernement afghan", s'est indigné lundi le directeur général de MSF, Christopher Stokes.

M. Obama avait présenté samedi ses "plus profondes condoléances" après l'attaque et promis une "enquête complète" sur ce bombardement. MSF s'est retiré de la ville après cette attaque meurtrière qualifiée par l'ONU d'"inexcusable".

Mego Terzian, président de MSF France, a exigé mardi que les "frappeurs" reconstruisent l'hôpital. "Il faut rouvrir rapidement un hôpital. Il ne faut pas faire plaisir aux frappeurs. Il faut même leur demander de le reconstruire", a-t-il dit devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française.

Au moment du bombardement, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital. "Les patients qui n'étaient pas en état de fuir ont été carbonisés dans leurs lits", avait raconté la cheffe des programmes de MSF pour le nord de l'Afghanistan.

 

 

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