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Bousculade mortelle en Ethiopie: le bilan s'alourdit à 58 morts

Un mouvement de foule a piégé au moins 58 personnes dimanche lors du traditionnel festival oromo Irreecha au sud d'Addis Abeba, en Ethiopie. L'opposition conteste le bilan officiel et parle d'au moins 100 morts. Un deuil de trois jours a été décrété.

03 oct. 2016, 15:29
Les participants ont d'abord manifesté pacifiquement leur hostilité au gouvernement avec leurs bras croisés au-dessus de la tête, un geste devenu le symbole de la contestation des Oromo face aux autorités éthiopiennes.

Cinquante-huit corps de personnes décédées après avoir été piégées par un mouvement de foule lors du traditionnel festival oromo Irreecha, dimanche à Bishoftu, au sud d'Addis Abeba, ont été amenés dans le principal hôpital de la ville. Ce bilan a été annoncé lundi par une source médicale.

Ce chiffre est un peu plus élevé que le bilan officiel de 52 morts établi par le gouvernement régional oromo, après ce drame qui a poussé les autorités éthiopiennes à décréter lundi un deuil de trois jours.

"D'après ce que mes collègues ont enregistré, 58 personnes (mortes) ont été amenées à cet hôpital", a déclaré le docteur Fedese Mengesha à une équipe de l'AFP qui s'est rendue sur place lundi.

"Je ne sais pas si d'autres corps ont été emmenés ailleurs, ou enlevés par leur famille", a-t-il cependant précisé.

Rumeur de tirs

L'opposition conteste le bilan officiel et parle d'au moins 100 morts. Elle accuse aussi les forces de sécurité éthiopiennes d'avoir tiré à balles réelles sur la foule.

Mais les journalistes de l'AFP n'ont trouvé aucun témoin, ni élément permettant de confirmer cette version. Ils n'ont vu aucune cartouche de balles sur les lieux, où traînaient surtout des chaussures et quelques vêtements abandonnés par les gens dans la précipitation.

"Je n'ai vu aucune trace de blessures par balles sur les corps", a confirmé le docteur Menghesa, selon qui toutes les victimes sont mortes par étouffement. "Les corps avaient de la terre sur les visages. Certains saignaient de la bouche ou du nez", a-t-il décrit.

Geste symbolique

Plusieurs dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées dimanche sur les bords du lac Harsadi, sacré pour les Oromo, pour assister à la cérémonie de l'Irreecha qui marque la fin de la saison des pluies.

Les participants ont d'abord manifesté pacifiquement leur hostilité au gouvernement en brandissant leurs bras croisés au-dessus de la tête, un geste devenu le symbole de la contestation des Oromo face aux autorités éthiopiennes.

 

Mais la cérémonie a dégénéré lorsque des dirigeants oromo affiliés au gouvernement ont été pris à partie par la foule. La police a répliqué à coups de bâton et en utilisant des gaz lacrymogènes, ce qui a déclenché un mouvement de panique parmi les manifestants.

Plusieurs personnes sont tombées les unes sur les autres dans un fossé profond de plusieurs mètres à proximité et sont mortes étouffées.

L'Ethiopie est actuellement en proie à un mouvement de contestation anti-gouvernementale sans précédent depuis une décennie, qui a commencé en région oromo (centre et ouest) au mois de novembre 2015 et qui s'est étendu depuis l'été à la région amhara (nord).

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