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Bradley Manning risque jusqu'à 136 ans de prison

Le tribunal militaire a jugé Bradley Manning coupable d'espionnage mardi. Le soldat américain avait livré de nombreux documents confidentiels à Wikileaks. Il encourt jusqu'à 136 ans de prison.

31 juil. 2013, 07:14
Des manifestants ont exprimé leur soutien à Bradley Manning.

La justice militaire américaine a reconnu coupable mardi le soldat Bradley Manning, la taupe de WikiLeaks, de violation de la loi sur l'espionnage, pour laquelle il risque une longue peine de prison. Elle l'a toutefois exonéré de la charge de collusion avec l'ennemi.

Pas de collution avec l'ennemi

"Soldat Manning, sur l'accusation No1, la Cour vous déclare non-coupable", a déclaré la juge Denise Lind au début d'une lecture de neuf minutes, au cours de laquelle la salle d'audience était plongée dans le silence. Il risquait la réclusion à perpétuité s'il avait été reconnu coupable d'avoir aidé l'ennemi, en l'occurrence Al-Qaïda, en transmettant 700'000 documents confidentiels au site qui les a publiés.

Agé de 25 ans, le frêle soldat vêtu d'un uniforme bleu, de fines lunettes sur le nez, a écouté le verdict au côté de son avocat civil David Coombs.

Encore 20 chefs d'accusation retenus

La juge a ensuite passé en revue chacun des 21 autres chefs d'accusation. Elle n'a décrété l'accusé innocent que de l'un d'entre eux, pour la "possession non autorisée et la transmission volontaire" de la vidéo sur la bavure d'une attaque aérienne dans un village afghan faisant des dizaines de victimes civiles.

Mais sur la base militaire de Fort Meade, au nord de Washington, où se tient depuis début juin le procès en cour martiale, la juge militaire a reconnu le jeune homme coupable de plusieurs chefs de violation de la législation sur l'espionnage, de vols d'informations aux forces armées et de transmission illicite de câbles diplomatiques ou encore de 250'000 documents du département d'Etat. Il a également été reconnu coupable de désobéissance au règlement militaire, de fraude informatique, en insérant un logiciel non autorisé dans le système informatique de l'armée, en détournant les mécanismes de sécurité de ce système et en stockant de manière illicite des informations classifiées.

Jusqu'à 136 ans de prison

Pour les 20 charges retenues, Manning encourt jusqu'à 136 ans de prison. Il avait plaidé coupable de dix de ces charges pour un total de 20 ans de prison. Le procès en cour martiale reprendra mercredi à 9h30 locales (15h30 suisses) pour sa phase destinée à fixer la peine qui lui sera finalement infligée. Cette phase, qui prévoit l'audition de nouveaux témoins, pourrait encore durer plusieurs jours.

Le soldat a reconnu avoir transmis quelque 700'000 documents militaires et diplomatiques au site WikiLeaks, lorsqu'il était analyste du renseignement en Irak, de novembre 2009 à son arrestation en mai 2010.

"Un héros", selon WikiLeaks

Parmi les premiers à réagir, WikiLeaks a estimé sur Twitter que le verdict illustre un "dangereux extrémisme, en matière de sécurité nationale, de l'administration Obama" et parle de "nouveau précédent très grave en matière de divulgation d'informations à la presse".

"Je m'attends à ce que l'affaire fasse l'objet d'un appel", a quant à lui déclaré à l'AFP Julian Assange, qualifiant la condamnation pour espionnage du soldat d'"absurde". Le fondateur australien de WikiLeaks a jugé que Bradley Manning était "la source journalistique la plus importante que le monde ait jamais eue", et salué son "héroïsme incontestable".

"Les révélations présumées de Bradley Manning ont mis en lumière des crimes de guerre, ont déclenché des révolutions et ont suscité des réformes démocratiques", a-t-il encore affirmé, estimant que ses "crimes" n'avaient fait aucune victime, "à l'exception de l'orgueil blessé du gouvernement américain".

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