«Les attaques du 22 juillet étaient des attaques préventives pour défendre les Norvégiens de souche», a-t-il déclaré au terme d'une intervention de plus d'une heure.
«J'ai agi en situation d'urgence au nom de mon peuple, de ma culture de mon pays (..) Et je demande donc à être acquitté», a-t-il dit avant que la juge Wenche Elizabeth Arntzen ne lève l'audience pour la pause de la mi-journée.
Auparavant, dans cette déclaration que le tribunal l'avait autorisé à lire, il a affirmé devant ses juges qu'il recommencerait le massacre.
«Oui, je le ferais de nouveau», a-t-il lancé, ajoutant que les adolescents tués sur Utoeya n'étaient pas des «enfants innocents» et que, pour lui, finir sa vie en prison ou mourir pour son peuple constituaient «le plus grand honneur».
«Les jeunes du Parti travailliste sont naïfs et endoctrinés, ils n'étaient pas des enfants innocents, mais des militants politiques», a assuré Breivik qui a tué 69 personnes, en majorité des adolescents, sur l'île d'Utoeya où se déroulait un camp d'été des Jeunesses travaillistes.
Juge renvoyé
Auparavant, la deuxième journée du procès s'est ouverte sur un coup de théâtre avec le renvoi d'un juge non professionnel dont l'impartialité a été remise en cause. Peu après les attaques, Thomas Indreboe - un réceptionniste depuis désigné juge - avait écrit sur Facebook: «La peine de mort est la seule solution juste dans cette affaire!!!!!!!!!!».
Le procès Breivik est dirigé par deux magistrats professionnels assistés de trois juges issus de la société civile, conformément à un mécanisme de justice populaire en vigueur en Norvège.
Même si la peine de mort ne figure pas dans l'arsenal pénal norvégien, ces propos «sont de nature à affaiblir la confiance» en son jugement, a expliqué la juge Wenche Elizabeth Arntzen qui préside le procès. M. Indreboe, 33 ans, a été remplacé par un des juges subsidiaires, Anne Elisabeth Wisloeff.