La présidente brésilienne Dilma Rousseff, 64 ans, sera indemnisée pour avoir été emprisonnée et torturée sous la dictature (1964-85). Cette ex-membre de la guerilla recevra 9'450 francs du gouvernement de Rio, a déclaré le porte-parole de la présidence Thomas Traumann, dans un communiqué. Cette indemnité sera aussi versée le 4 juin à 315 autres personnes -victimes ou proches de victimes- qui avaient intenté un procès contre l'Etat de Rio.
La présidente brésilienne a fait savoir qu'elle donnerait son indemnité au groupe "Tortura Nunca Mais" (Plus jamais la torture). Mme Rousseff avait été arrêtée en 1970 et torturée à plusieurs reprises à Rio. Elle a passé près de trois ans en prison.
Mercredi, Mme Rousseff a installé la "Commission Vérité" destinée à faire la lumière sur les crimes commis sous le régime militaire créé en novembre. Ses sept membres vont enquêter pendant deux ans sur la disparition d'opposants à la dictature et sur les violations des droits de l'homme.
Cette commission ne remet toutefois pas en question la loi d'amnistie de 1979 qui a permis le retour des exilés mais protège aussi les tortionnaires et dont beaucoup demandent la révision. Le Brésil a officiellement dénombré 400 morts et disparus pendant le régime militaire, contre 3'200 au Chili et 30'000 en Argentine.