La présidente de gauche du Brésil, Dilma Rousseff, s'est déclarée lundi "indignée" par l'approbation de sa procédure de destitution par la chambre des députés. Assurant n'avoir commis "aucun crime", elle s'est montrée résolue à se battre jusqu'au bout pour rester à son poste. "J'ai reçu 54 millions de voix et je me sens indignée par cette décision, victime d'une profonde injustice", a lancé la chef de l'Etat. "Mais je ne me laisserai pas abattre, le combat ne fait que commencer. J'ai le courage, la force nécessaire pour affronter cette injustice", a ajouté l'impopulaire dirigeante de gauche se référant à la deuxième et dernière étape du processus de sa destitution qui va s'ouvrir au Sénat.
Les tours de passe-passe budgétaires qui lui sont reprochés "ont été pratiqués par tous les présidents avant moi et ont été considérés légaux. On me réserve un traitement qui n'a été réservé à personne", s'est insurgée Mme Rousseff, les traits tirés et visiblement éprouvée.
Accusations lancées
"Il ne pèse sur moi aucune accusation d'enrichissement illicite. Moi, je n'ai pas de comptes à l'étranger", a-t-elle souligné, se référant au président du congrès des députés Eduardo Cunha, inculpé de corruption dans le scandale Petrobras, qui a tiré les ficelles de sa procédure de destitution depuis plusieurs mois.
La présidente a en outre accusé le vice-président Michel Temer, du même parti centriste PMDB que M. Cunha et qui lui succédera si elle est destituée, de comploter contre elle. L'homme a déjà entamé des consultations pour former un gouvernement de transition.