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Brésil: le président Michel Temer a été formellement mis en accusation

Le procureur général a demandé lundi une mise en accusation formelle du président Michel Temer. Au plus bas dans les sondages, le président avait déjà échappé à la justice il y a deux semaines, bénéficiant d'un non-lieu dans une affaire de financement illégal de campagne.

27 juin 2017, 06:46
Le président brésilien Michel Temer a été formellement mis en accusation lundi.

Le procureur général du Brésil a présenté lundi une demande de mise en accusation formelle contre le président Michel Temer pour corruption passive. Cette procédure inédite pourrait sonner le glas de son mandat secoué par les affaires.

Quelques heures avant de devenir le premier président du Brésil à faire l'objet d'une telle demande, M. Temer s'était pourtant dit indestructible. "Rien ne nous détruira ni moi ni mes ministres", a-t-il affirmé lors d'un discours au palais de Planalto.

 

 

Pour que le président soit inculpé et traduit devant la cour suprême, la demande du procureur doit encore être acceptée par les deux tiers des députés. Dans un tel cas, M. Temer serait écarté du pouvoir pour une durée pouvant s'étendre à 180 jours.

Le procureur général accuse notamment M. Temer de s'être "prévalu de sa condition de chef d'État" pour recevoir 500'000 réais (près de 150'000 francs) de pots-de-vins de la part du géant de la viande JBS, impliqué dans le gigantesque scandale de corruption qui touche le Brésil, selon l'acte d'accusation rendu public par la cour suprême (STF).

Enregistrement sonore

La crise politique a atteint son paroxysme à la mi-mai, avec la révélation d'un enregistrement sonore compromettant dans lequel le chef de l'État semble donner son accord à un des propriétaires de JBS pour acheter le silence d'un ex-député aujourd'hui en prison.

Il y a deux semaines, il a échappé de justesse à la justice électorale, bénéficiant d'un non-lieu dans une affaire de financement illégal de campagne qui aurait pu lui coûter son mandat.

 

 

Même si le Brésil donne de timides signes de reprise, la cote de popularité de M. Temer est au plus bas, avec un taux d'approbation de 7%, le pire pour un président brésilien depuis près de 30 ans, selon un sondage publié samedi par Datafolha. Plus grave encore, 65% des personnes interrogées souhaitent qu'il quitte le pouvoir avant le terme de son mandat, qui s'achève à la fin 2018.

Destitution de Rousseff

Il s'agirait du deuxième changement brutal à la tête de l'État en un an, après la destitution controversée de Dilma Rousseff (gauche), dont M. Temer était le vice-président avant qu'elle ne soit écartée du pouvoir pour maquillage des comptes publics.

Selon les spécialistes, ce scénario est néanmoins plus improbable, car le président actuel dispose encore d'appuis importants au Parlement. "Beaucoup de députés sont aussi impliqués dans des affaires de corruption, ce qui crée une sorte de réseau de solidarité", explique Sylvio Costa, analyste politique du site Congresso em Foco.

"Il ne dispose plus d'une majorité solide au Parlement, mais l'opposition n'a pas la force nécessaire pour l'écarter du pouvoir", prévoit-il.

Les accusations dont M. Temer fait l'objet sont pourtant d'une extrême gravité. Les enquêteurs disposeraient de preuves qui "indiquent avec vigueur la pratique de corruption passive", selon un rapport préliminaire rendu public la semaine dernière.

 

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