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Bruxelles: Hollande et Cameron opposés à Merkel sur le changement de l'UE

François Hollande et David Cameron souhaitent changer l'UE après les élections europhobes de dimanche dernier. Mais ils se heurtent à Angela Merkel.

28 mai 2014, 07:56
François Hollande (de dos (cendre)et David Cameron (à droite) souhaitent changer l'UE face à la vague europhobe mais ils se heurtent à Angela Merkel (à gauche).

Les dirigeants des Etats membres de l'UE ont entrepris mardi à Bruxelles de tirer les leçons des élections européennes et poser les bases de négociations ardues pour désigner le prochain président de la Commission. François Hollande et David Cameron souhaitent changer l'UE face à la vague europhobe mais ils se heurtent à Angela Merkel.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se sont retrouvés mardi soir pour répondre d'urgence à l'inquiétude, voire au rejet, exprimés dimanche.

"Je veux que l'Europe change. Elle doit entendre ce qui s'est passé en France", a lancé le président français François Hollande. "Un électeur sur quatre a voté pour l'extrême droite. Oui il y a un problème, mais pas seulement pour la France", a-t-il affirmé. "C'est aussi un problème pour l'Europe", a-t-il averti.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a lui aussi réclamé une réforme de l'UE. "Elle est devenue trop grosse, trop autoritaire, trop intrusive", a-t-il tonné. Mis en difficulté par la victoire du parti europhobe UKIP, qui réclame la sortie du Royaume-Uni de l'UE, M. Cameron exige une limitation des interventions de l'Europe "là où elles sont nécessaires".

Renzi au diapason

"Le moment est venu de changer les politiques européennes", affirme également le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Fort de son succès aux européennes, il demande une réponse européenne rapide. Il veut mettre à profit la présidence de l'UE par l'Italie, qui commence le 1er juillet.

Pour lui, il faut régler rapidement la désignation des nouveaux dirigeants des institutions de l'UE et fixer un agenda d'actions européennes, pour la relance, l'emploi et la gestion des flux migratoires.

La chancelière allemande Angela Merkel, dont le rôle est plus que jamais central, n'est pas forcément sur la même longueur d'onde. "Il s'agit de reconquérir les électeurs" qui se sont portés sur les extrêmes, a-t-elle expliqué lundi, affirmant qu'une "politique de compétitivité, de croissance et d'emplois est la meilleure réponse au mécontentement".

La personnalité du successeur de José Manuel Barroso à la tête de la Commission établira la manière dont les dirigeants européens souhaitent répondre.

Soutien de Merkel pour Juncker

Le candidat du Parti populaire européen (PPE, centre-droit), Jean-Claude Juncker, revendique le poste. Le PPE a obtenu 213 sièges au total. La seule possibilité pour atteindre la majorité absolue de 376 voix est une grande coalition avec les socialistes (191 sièges), avec l'apport probable des libéraux (64).

Les chefs des groupes politiques du Parlement européen ont demandé mardi aux dirigeants de l'UE de laisser M. Juncker tenter de trouver cette majorité.

La chancelière allemande Angela Merkel lui a confirmé son soutien. "Jean-Claude Juncker est notre candidat, mais nous savons qu'aucun parti n'a la majorité. Cela signifie qu'il va falloir trouver de larges majorités", a-t-elle souligné mardi.

Mais plusieurs dirigeants de droite refusent de le soutenir: M.Cameron, mais aussi des chefs de gouvernement PPE comme le Hongrois Viktor Orban et le Suédois Fredrik Reinfeldt, selon une source européenne.

Croissance, emploi, énergie

"La discussion entre les dirigeants européens ne doit pas être un débat sur des noms, mais sur ce que nous voulons faire", a dit Matteo Renzi. La France veut aussi mettre en avant la question du programme plutôt que celle de la personne.

Peu aujourd'hui s'attachent à défendre une UE qui aurait davantage de pouvoirs, et la mode est plutôt, à Paris notamment, à la concentration des moyens sur la croissance, l'emploi ou l'énergie après la défaite historique subie par le Parti socialiste au scrutin européen de dimanche dernier.

Les négociations pourraient durer, alors qu'elles doivent aboutir idéalement d'ici le Conseil européen de fin juin. La Commission devra être opérationnelle au 1er novembre, quand celle de José Manuel Barroso laissera la place.

Mardi, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a par ailleurs qualifié le Front National (FN) de "parti fasciste". Un avis partagé dans un entretien à la RTS par la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, qui a aussi évoqué des "fascismes de gauche" au Parlement européen.

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