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Budget européen: Paris et Rome font un geste, Londres s'entête

La Commission européenne a averti la Grande-Bretagne qu'elle serait passible de pénalités si Londres ne s'acquitte pas de sa contribution au budget européen. La France et l'Italie ont fait lundi un geste conciliant.

27 oct. 2014, 18:13
"La loi impose aux Etats de verser leur contribution au budget européen le 1er décembre. Si cela n'est pas fait, la Commission peut imposer des amendes", a déclaré le commissaire au Budget, Jacek Dominik. La Grande-Bretagne est dans ce cas.

"La loi impose aux Etats de verser leur contribution au budget européen le 1er décembre. Si cela n'est pas fait, la Commission peut imposer des amendes", a déclaré le commissaire européen au Budget, Jacek Dominik.

La France et l'Italie ont fait lundi un geste conciliant envers la Commission européenne afin de calmer la polémique sur la rigueur budgétaire et échapper à un bras de fer avec Bruxelles. A Londres cependnat, David Cameron s'entête à refuser de payer au 1er décembre la contribution supplémentaire de 2,1 milliards d'euros qui lui est demandée.

L'Italie a donné le "la" lundi matin. Le ministre de l'Economie et des Finances Pier Carlo Padoan a pris sa plume pour répondre aux critiques de Bruxelles sur le projet de loi de finances qu'il lui avait fait parvenir pour examen le 15 octobre.

"Le gouvernement italien s'engage à adopter des mesures supplémentaires en 2015 afin de renforcer l'effort budgétaire déjà envisagé par le projet de budget italien", écrit-il dans une lettre adressée au vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen, rendue publique par ses services.

L'Italie promet d'améliorer sa copie en matière de déficit structurel (hors effets de la conjoncture sur le budget): l'effort sera "supérieur à 0,3 point de pourcentage" par rapport à 2014, contre une amélioration de 0,1 point dans le projet initial de budget, assure le ministre. Il reste cependant inférieur aux 0,5 point qu'attendait la Commission.

Dette publique italienne vertigineuse

Selon la presse italienne, le chef du gouvernement Matteo Renzi a négocié ce compromis lors du sommet européen vendredi à Bruxelles. Malgré ces concessions, l'Italie ne renonce pas sur le fond à ses mesures de relance, souligne M. Padoan dans sa lettre.

Interrogé à Bruxelles sur l'annonce de Rome, le porte-parole de M. Katainen, Simon O'Connor, s'est félicité des "éléments constructifs fournis par l'Italie". Il a cependant refusé de se prononcer sur le fond. La dette publique de l'Italie est l'une des plus vertigineuses d'Europe avec 2148 milliards d'euros.

France mauvais élève

En France, autre "mauvais élève " budgétaire aux yeux de Bruxelles, le ministre des Finances Michel Sapin a présenté des "précisions" et des "mesures nouvelles" qui permettront de réduire le déficit public français de 3,6 milliards d'euros de plus que prévu. Les précisions sont dues à des "bonnes nouvelles", comme la baisse des taux d'intérêt qui allège le coût de la dette.

Les mesures nouvelles concernent la lutte contre la fraude et l'optimisation fiscale. Le tout pour un effet total de "3,6 à 3,7 milliards" d'euros sur le déficit de l'Etat, de la protection sociale et des collectivités territoriales, sous l'effet de recettes supplémentaires ou de dépenses réduites, a indiqué le ministre.

Quant au déficit structurel, il devrait ainsi diminuer de plus de 0,5 point de Produit intérieur brut (PIB) entre 2014 et 2015, a précisé M. Sapin. "Je pense que la France présente là les précisions et les éléments qui nous permettent de rester dans les clous", a-t-il déclaré.

Comme son homologue italien, M. Sapin a envoyé lundi une lettre en ce sens à Jyrki Katainen. La "démarche" de la France est "en ligne avec nos règles communes et les flexibilités qu'elles contiennent", écrit-il.

Londres va se battre

A Londres, le différend avec Bruxelles est d'une tout autre nature. La contribution du Royaume-Uni au budget européen pour 2014 a été rallongée de 2,1 milliards d'euros avec la prise en compte des chiffres révisés de son PIB. Mais le premier ministre britannique David Cameron refuse de payer la note au 1er décembre, comme le prévoit la loi, malgré les menaces d'amendes de la Commission européenne.

"La Grande-Bretagne ne paiera pas les 2 milliards d'euros à quiconque le 1er décembre et nous rejetons le montant de ce paiement. Nous allons nous battre par tous les moyens possibles", a déclaré M. Cameron lundi devant le Parlement britannique.

"Le montant et le calendrier de cette demande sont inacceptables. Des ajustements sont faits tous les ans. Mais il n'est encore jamais arrivé qu'on demande deux milliards d'euros, soit 20% de notre contribution nette de l'an dernier", a continué M. Cameron.

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