«Si tu as des questions sur les groupes armés, ne me les pose pas dans la rue. On ne sait jamais qui est qui.» L’avertissement de notre contact sur place plante la situation tendue dans laquelle se trouve la ville colombienne de Buenaventura, sur la côte qui n’a de pacifique que le nom.
Car si le processus de paix entamé par le gouvernement, pour mettre fin à plus de 50 ans de conflit armé dans le pays, a connu une reconnaissance internationale – couronnée par l’attribution du prix Nobel de la paix au président Juan Manuel Santos, l’an dernier –, la réalité est bien plus contrastée. Les accès au plus important port du pays, enjeu stratégique tant pour les trafiquants, que pour les grandes entreprises et l’Etat, demeurent le théâtre d’intenses luttes armées.
Indigènes menacés
Parmi ceux qui en paient le prix fort, figurent les communautés indigènes de la région,...