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Burkina Faso: l'armée loyaliste lance un ultimatum aux putschistes

L'armée du Burkina Faso laisse jusqu'à midi (heure suisse) aux putschistes pour déposer les armes. Passé ce délai, les forces loyalistes lanceront l'offensive.

22 sept. 2015, 21:26
epa04935677 An abandoned armoured military vehicle is seen on the streets during protests against a coup in Ouagadougou, Burkina Faso, 17 September 2015. Media reports indicate protests have sparked in Ouagadougou after Presidential guard officers seized power in a coup. The presidential guard detained President Michel Kafando and Prime Minister Isaac Zida at a cabinet meeting at the presidential palace. Ten deaths have been reported in the violence as a reaction to the coup. A statement issued by the coup leaders said the country would be led by General Gilbert Diendere who was former president Blaise Compaore's chief-of-staff.  EPA/AHMED YEMPABOU

L'armée du Burkina Faso a enjoint aux militaires putschistes de la garde présidentielle de déposer les armes d'ici midi sous peine d'être attaqués. De leur côté, les putschistes ont libéré le Premier ministre de transition Isaac Zida.

Personnalité clé de la transition, M. Zida a quitté le palais présidentiel de Ouagadougou où il était en "résidence surveillée", selon des sources officielles. Il a rejoint son domicile officiel dans le quartier des ministères de la capitale.

Amené au pouvoir par le coup d'Etat du 17 septembre, le général Gilbert Diendéré, chef du régiment de Sécurité présidentiel (RSP), avait déclaré lundi "accepter la libération du lieutenant-colonel Isaac Zida". Cette décision a été prise en signe d'apaisement et conformément au projet d'accord de sortie de crise proposé par la médiation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Le projet d'accord prévoit une amnistie des putschistes et la participation des anciens pro-Compaoré aux prochaines élections. Il suscite la colère de la société civile et d'une partie de la population. Il doit être soumis aux chefs d'Etat de la Cédéao lors d'un sommet extraordinaire prévu ce mardi à Abuja, au Nigeria.

Négociations entre putschistes et loyalistes

La libération effective de M. Zida intervient alors que l'armée burkinabè est entrée sans résistance dans Ouagadougou au cours de la nuit. "Il faut maintenant obtenir la reddition du RSP, sans coup de feu", a déclaré le chef adjoint de la gendarmerie burkinabè. Une exigence à laquelle Gilbert Diendéré a opposé une fin de non-recevoir mardi matin.

"On continue les discussions pour les faire partir", a déclaré le général. Les centaines de militaires qui ont convergé sur Ouagadougou "ont été négativement influencés par certaines personnes. Ils ont été mal informés", a indiqué M. Diendéré sans donner davantage de précisions.

La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a exhorté les membres de la garde présidentielle au Burkina Faso à "déposer inconditionnellement leurs armes".

Soutien populaire

Dans la matinée, des centaines de personnes sont venues soutenir à Ouagadougou l'armée fidèle au régime de transition, encourageant les soldats à leur passage, certains criant "feu à volonté". Lors de leur avancée en province, l'armée a été applaudie par les habitants massés sur le bord de la route, ont signalé des témoins.

L'armée était jusqu'ici restée discrète depuis le coup d'Etat perpétré le 17 septembre. Renversant le régime de transition mis en place en 2014 après la chute de Blaise Compaoré, le général Diendéré avait pris le pouvoir, tout en récusant être téléguidé par l'ex-président dont il était le bras droit. Unité d'élite de l'armée, le RSP, qui compte quelque 1300 hommes, était l'ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré.

Par ailleurs, Michel Kafando, le président des institutions de transition du Burkina Faso, a été exfiltré et accueilli lundi soir à la résidence de l'ambassadeur de France. Il avait été placé en résidence surveillée après avoir été arrêté par les putschistes de la garde présidentielle.

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