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Burkina Faso: le président destitué de retour à son poste mercredi

Le leader des putschistes, le général Gilbert Diendéré, a annoncé que le président destitué Michel Kafando allait être "remis en selle" mercredi. Les putschistes seront cantonnés dans leurs casernes.

23 sept. 2015, 07:02
Michel Kafando devrait être de retour aux affaires dès mercredi.

Les putschistes ont signé mardi soir au Burkina Faso un accord prévoyant de "rétablir" dans ses fonctions le président renversé le 17 septembre par un coup d'Etat. Ils ont également accepté de retourner dans leur caserne et de déposer les armes, comme demandé par la CÉDÉAO.

Les chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO), réunis mardi en sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria, ont décidé de "dépêcher" mercredi une délégation de chefs d'Etat "pour rétablir Michel Kafando dans ses fonctions de président de la transition au Burkina Faso".

Ils ont également "appelé la garde présidentielle à déposer les armes et demandé aux autres unités de l'armée à ne pas faire usage de la force pour éviter des pertes en vies humaines", selon le président de la commission de la CÉDÉAO, Kadré Désiré Ouédraogo.

M. Kafando a été libéré lundi par les putschistes après plusieurs jours de séquestration. Il avait été renversé le 17 septembre par un coup d'Etat mené par le régiment de sécurité présidentielle (RSP), garde prétorienne de l'ancien président Blaise Compaoré.

Elections en octobre

Ce putsch avait porté un brusque coup d'arrêt à l'organisation d'élections générales prévues en octobre, censées clore la période de transition ouverte par la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014. Pour justifier leur coup de force, la garde présidentielle réclamait notamment que les anciens partisans de M. Compaoré puissent participer aux élections dont ils avaient été exclus par la transition.

Mardi, le chef des putschistes et l'ancien bras droit de M. Compaoré, le général Gilbert Diendéré, n'avait pas exclu un affrontement tout en se remettant aux conclusions de la CÉDÉAO.

De leur côté, les commandants des unités loyalistes stationnées dans Ouagadougou n'ont pas hésité à montrer leur détermination, affirmant avoir "les moyens" d'attaquer le RSP.

En soirée, les deux camps ont présenté un accord en cinq points pour "éviter un affrontement". Le RSP s'engage notamment à "accepter le cantonnement" et à "céder les postes de garde" à Ouagadougou. Les forces "loyalistes" ont promis de "reculer les troupes de 50 km" et de "garantir la sécurité du personnel (du RSP) et de leurs familles".

Situation calme à Ouagadougou

La délégation de la CÉDÉAO attendue mercredi à Ouagadougou comprendra les dirigeants du Nigeria, du Niger, du Togo, du Ghana, du Bénin et du Sénégal. Elle vise à "engager un dialogue politique avec toutes les parties prenantes, dans l'idée de trouver des aménagements négociés" par rapport à un premier projet d'accord divulgué dimanche, jugé inacceptable par la population et la société civile.

A Ouagadougou, la situation était calme dans la soirée. Plus tôt, la place de la révolution, épicentre en octobre 2014 de la contestation, avait été vidée sans incident par l'armée, après avoir été investie par des centaines de personnes venues soutenir les soldats loyalistes, les appelant à faire "feu à volonté".

Lundi soir, un soldat du RSP avait été tué et un autre blessé lors d'une attaque en périphérie d'Ouagadougou, selon le général Diendéré, qui a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'un accrochage avec les troupes loyalistes. Outre cette victime, les violences qui ont accompagné le coup d'Etat ont fait au moins 10 morts.

En octobre 2014, le soulèvement populaire, provoqué par la volonté de Blaise Compaoré de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir, avait contraint celui-ci à fuir. Il avait mis fin à un règne de 27 ans sur ce pays sahélien de 17 millions d'habitants, à l'histoire jalonnée de coups d'Etat militaires depuis son indépendance en 1960.

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