Des pillages étaient en cours vendredi dans le quartier des ministères à Ouagadougou. De nombreux hommes, poussant des charrettes à bras, étaient visibles avenue de l'Indépendance, l'un des principaux axes de la capitale, que bordent l'Assemblée nationale, incendiée jeudi, et de nombreux ministères ou directions administratives, a constaté l'AFP.
Fenêtres arrachées aux bâtiments, portes, tables, chaises, climatiseurs... tout a été méthodiquement raflé et circule à présent dans les rues. "Nous ne sommes pas des voleurs. Nous ne faisons que récupérer ce que le clan Compaoré nous a volé", s'est justifié un pillard.
Les forces de l'ordre interviennent rarement. "Il y a des pillages depuis (vendredi) matin, a confirmé un gendarme pour l'instant. On fait des patrouilles pour vérifier. Parfois, nous demandons aux gens de tout laisser, et ils le font." Selon lui, aucune instruction n'a pour l'instant été communiquée aux gendarmes pour stopper ces vols à grande envergure.
Un couvre-feu a toutefois été instauré par l'armée pour "protéger les biens et les personnes", selon l'armée, mais il est très diversement mis en pratique par les forces de l'ordre.
Jeudi, des domiciles de plusieurs personnalités du régime Compaoré avaient été saccagés ou brûlés dans la capitale ou à Bobo Dioulasso, la seconde ville du pays.
Des commerçants proches du président déchu ou de son frère François ont été particulièrement visés. Plus rien ne restait jeudi soir dans un magasin d'électroménager dont le propriétaire était connu pour ses liens avec la famille de l'ex-chef de l'Etat, avait constaté l'AFP.