Au moins huit enfants ont été tués et douze ont été blessés samedi dans l’attaque de l’école de Kumba dans la région anglophone du sud-ouest du Cameroun, a indiqué l’ONU. Les agresseurs ont tiré des coups de feu et utilisé des machettes.
Cette attaque s’inscrit dans le cadre de violences qui règnent depuis trois ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a indiqué le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) au Cameroun. La minorité anglophone vit dans ces deux régions et une partie d’entre elle s’estime marginalisée par la majorité francophone du pays.
Des groupes séparatistes et l’armée s’y affrontent. Le boycott des écoles était une stratégie des séparatistes ces dernières années. «700’000 jeunes environ étaient en dehors du système scolaire à cause du conflit», a expliqué à l’AFP Arrey Elvis Ntui, analyste senior du groupe International Crisis au Cameroun.
«Le gouvernement et la société civile anglophone ont mis beaucoup de pression sur les groupes séparatistes pour que leurs enfants retournent à l’école et pour que les écoles rouvrent», a-t-il poursuivi.
L’attaque n’a pas encore été revendiquée et les assaillants n’ont pas encore été identifiés par les autorités. Une réunion d’urgence était organisée samedi par le Premier ministre camerounais.
Les combats au Cameroun anglophone, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, selon de nombreuses ONG, ont fait plus de 3000 morts et forcé plus de 700’000 personnes à fuir leur domicile.