«Paul Biya assassin, la Suisse complice». Malgré l’interdiction de manifester, plus d’une centaine de Camerounais ont protesté samedi sous bonne garde contre la présence du président de leur pays à Genève. Le rassemblement a tourné à l’émeute.
Pendant une heure et demie, manifestants et policiers antiémeutes se sont fait face déjà, à quelques dizaines de mètres de distance. Le «général» des opposants a demandé à parler aux autorités, en vain.
S’en est suivie une course avec la police entre les grilles du Palais des Nations, qu’un manifestant a tenté de franchir, et le début de la rue qui mène à l’Intercontinental. Le président de 88 ans est arrivé dimanche à Genève pour l’un de ses voyages privés réguliers dans cet hôtel, dénoncés par les opposants.
Quatre heures après le début de la manifestation, les opposants ont alors tenté à plusieurs reprises de forcer le cordon policier, lançant aussi plusieurs œufs sur les forces de l’ordre. Celles-ci ont répondu à coups de canons à eau, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, a constaté sur place un journaliste de Keystone-ATS.
Après plusieurs dizaines de minutes, la police a resserré son étreinte, poussant les opposants à se disperser dans plusieurs parcs de la ville. Deux personnes ont été légèrement blessées et emmenées à l’hôpital pour contrôle. Et une a été interpellée.
Après les interpellations de vendredi et samedi, onze personnes ont été condamnées à des jours-amende avec sursis. Une a été condamnée à une peine privative de liberté de 180 jours avec sursis.