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Cameroun: les sept ex-otages sont rentrés en France

Les ex-otages français d'une même famille, enlevés le 19 février dernier dans le nord du Cameroun, sont arrivés samedi matin à Paris.

20 avr. 2013, 08:50
French hostage Albane Moulin-Fournier, left, is welcomed by French President Francois Hollande, right, as she arrives from Yaounde, at the Orly airport, near Paris, Friday, April 20, 2013. A French family with four young children kidnapped at gunpoint by Islamic extremists in northern Cameroon was freed after two months in captivity, returning Friday to safety in the Cameroonian capital. (AP Photo/Thibault Camus)

Fatigués mais souriants, les sept Français membres d'une même famille, ex-otages du groupe islamiste Boko Haram au Nigeria, sont arrivés samedi matin à Paris. Ils ont été accueillis sur le tarmac de l'aéroport par le président français François Hollande.

"Aujourd'hui, c'est la vie qui a gagné", a déclaré M. Hollande, à l'adresse des ex-otages arrivés tôt samedi à Orly, en provenance de Yaoundé, après leur libération dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le père de famille Tanguy Moulin-Fournier à ses côtés, le chef de l'Etat a souligné que "les autorités françaises (avaient) fait leur devoir, dans la discrétion". Il a "remercié aussi bien le Cameroun que le Nigeria", avec une "pensée particulière pour le président camerounais Paul Biya, qui dans ces derniers jours a eu un rôle important".

Les otages "ont souffert de la chaleur et du manque d'eau, mais ont été correctement traités", a ensuite confié François Hollande, "impressionné" par les enfants, quatre garçons âgés de 5 à 12 ans. "Ils ont été des appuis solides. S'ils (la famille Moulin-Fournier) ont pu retrouver leur liberté, les enfants y sont pour beaucoup", a ajouté le président.

La famille Moulin-Fournier est arrivée à 6 heures samedi matin à Paris à bord de l'avion Falcon du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius qui avait fait un aller-retour au Cameroun pour aller les chercher. Sur le tarmac attendaient une dizaine de membres de la famille, frères, soeurs et grands-parents.

Des couvertures sur les épaules pour se protéger du froid après avoir connu l'écrasante chaleur africaine, ils sont tombés dans les bras de leurs proches, avant de s'acheminer vers le pavillon d'honneur où ils sont restés un moment, à l'écart.

Retour au Cameroun

Tanguy Moulin-Fournier, visage amaigri, épaisse barbe, a fait part de son "immense émotion", de son "immense bonheur". "C'est fini, on en est sortis...", a-t-il déclaré. "Je suis très heureux d'être de retour en France. Après, on retournera également au Cameroun, qui est un très beau pays où on se plait beaucoup", a-t-il ajouté.

La famille est ensuite partie dans un véhicule monospace, sous escorte policière. Les enfants, en short, avaient les yeux cernés mais le sourire aux lèvres.

Les trois adultes et quatre enfants avaient été enlevés le 19 février alors qu'il étaient en vacances dans un parc national dans l'extrême nord du Cameroun.

La famille résidait depuis 2011 à Yaoundé où Tanguy Moulin-Fournier est employé comme expatrié par l'entreprise française GDF Suez. Cyril Moulin-Fournier, le frère de Tanguy, qui vit, lui, en Espagne, les avait rejoints pour des vacances. Le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, était présent à leur arrivée à Orly.

Contacts fréquents

Très peu d'informations ont filtré sur les conditions de cette libération, annoncée par la présidence camerounaise vendredi. François Hollande a assuré que la France ne changeait pas son "principe", qui est "le non versement de rançons".

L'Elysée a également affirmé que la libération des otages n'était pas "une action de force" mais le fruit de "contacts multiples".

"Des contacts ont pu être établis ces dernières semaines et en particulier ces derniers jours", avait déjà indiqué M. Fabius, précisant avoir parlé avec le président Biya "presque tous les jours au cours de ces dernières semaines".

Le président camerounais a de son côté appelé à un "renforcement" de la coopération internationale pour faire face à l'insécurité sur le continent africain.

Sept otages

Les ravisseurs des Moulin-Fournier se réclamaient du groupe islamiste Boko Haram, actif dans le nord du Nigeria, une zone troublée depuis plusieurs années par des attentats et des assassinats violemment réprimés par les forces de sécurité nigérianes.

Ils demandaient notamment la libération de membres de leurs familles "emprisonnés au Nigeria et au Cameroun". Ces revendications avaient été jugées "hors de portée de la France".

La France compte encore au moins sept de ses ressortissants otages en Afrique. Des rapts revendiqués par des groupes islamistes dont six par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.

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