Il conteste le chiffre des autorités, estimant à 128 le nombre de pachydermes tués.
«Nous (responsables et agents du parc) sommes tous unanimes à penser qu'il y a plus de 500 éléphants abattus», a affirmé à l'AFP Paul Bour, directeur du centre touristique du parc. Des pisteurs villageois ayant parlé aux braconniers font état de 650 animaux tués, un chiffre qu'il qualifie de «plausible».
«Il y aurait moyen de connaître le nombre exact d'éléphants tués si l'administration voulait s'en donner les moyens, mais manifestement il y a une volonté de minimiser l'ampleur des massacres», a-t-il poursuivi.
Selon lui, la situation semble s'être calmée au niveau du parc. «Ce qu'on sait c'est que les braconniers se sont déportés vers le sud-est (du parc) en direction de la frontière avec la Centrafrique et le Tchad», a rapporté M. Bour.
Il a relevé la témérité et l'organisation très militaire des braconniers, incitant à la prudence. «Ils sont très bien équipés. Ils seraient parfaitement capables d'oser un coup de main ou une réaction militaire face aux forces (camerounaises)» a-t-il estimé.
Lenteur du gouvernement critiquée
Un soldat camerounais a été tué le 8 mars, ce qui porte à au moins trois le nombre de morts (deux militaires et un braconnier) depuis le déploiement de l'armée début mars, selon des informations ni confirmées ni infirmées par les autorités. Le retard du gouvernement camerounais à agir dans le parc de Bouba Ndjidda a été très critiqué.
«Les forces (militaires) sont arrivées trop tard pour sauver la plupart des éléphants du parc et en trop petit nombre pour dissuader les braconniers», a affirmé jeudi Natasha Kofoworola Quist, représentante de World Wildlife fund (WWF) pour l'Afrique centrale.