La nouvelle école italienne anti-mafia sera implantée près de Naples, dans l'une des régions les plus touchées par le crime organisé. L'Italie entend également accroître les confiscations de biens mafieux.
L'école sera installée à Caserte, et sera accessible aux forces de police des 190 pays membres d'Interpol, l'organisation policière internationale. "L'idée est de se rencontrer pour parler le même langage: celui des enquêteurs", a souligné mardi à Rome le chef de la police italienne Antonio Manganelli, lors de l'assemblée générale annuelle d'Interpol.
"La nouvelle école réunira toutes les expertises et connaissances sur le crime organisé. Elle conseillera et donnera des indications sur la lutte anti-mafia aux forces de police du monde entier", a-t-il précisé. "Nous avons jugé nécessaire qu'il y ait dans le monde une structure pour donner des cours aux policiers spécialisés dans les enquêtes et la lutte contre les mafias", a-t-il résumé.
Selon M. Manganelli, "l'Italie a été choisie parce que nous sommes bons pour faire les mafieux mais aussi pour les combattre". Il a par ailleurs annoncé la conclusion cette semaine d'un accord avec la Colombie pour faciliter la saisie de biens liés au trafic de drogue et à la criminalité organisée. "Il faut que nous reprenions par la force ce qui nous a été volé", a-t-il dit.
L'Italie saisit par an des milliards d'euros de biens de familles ou bandes mafieuses dont des villas et des voitures de luxe, des yachts, des collections d'oeuvres d'art mais aussi des entreprises, des entrepôts et des habitations.
Au terme d'une procédure spéciale, ces biens sont généralement confisqués de manière définitive et revendus ou donnés à des organisations caritatives.