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Chine: 29 morts dans une agression au couteau

Les séparatistes ouïghours de la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, sont à l'origine de l'attaque au couteau de samedi dans une gare de Kunming, qualifiée d'acte "terroriste" par Pékin. Le bilan des victimes atteint 29 morts.

02 mars 2014, 13:55
La police a verouillé le secteur de la gare de Kunming après l'attaque.

Des preuves rassemblées sur le lieu de l'attaque désignent les séparatistes ouïghours, musulmans turcophones qui s'estiment exclus des efforts d'investissements de Pékin dans leur région et entravés dans la pratique de leur religion et de leur culture. L'agression a 29 tués et plus de 110 blessés dans une gare du sud-ouest de la Chine.

D'après l'agence, qui citait les autorités, il s'agit d'"une violente attaque terroriste organisée et préméditée" par des "individus non identifiés armés de couteaux".

Le bilan de l'attaque, perpétrée à 21h20, heure locale (14h20 en Suisse), est de 29 morts et plus de 130 blessés, a précisé l'agence.

La police a abattu dans la gare quatre des assaillants, dont le nombre total n'a pas été précisé. Elle en recherche d'autres. Les forces de l'ordre ont établi une vaste zone de sécurité autour de la gare et interrogent des témoins de la scène, selon Chine Nouvelle.

Les assaillants portaient les mêmes vêtements de couleur noire, a précisé de son côté l'agence China news service, citant des témoins.

Appel du président

Le président chinois Xi Jingping a appelé à "redoubler d'efforts" pour mener l'enquête et pour que les attaquants soient punis "conformément à la loi", a indiqué Chine Nouvelle.

Selon la chaîne de télévision publique CCTV, Meng Jianzhu, le numéro un de la sécurité publique du pays, était attendu à Kunming pour superviser les investigations. Il a d'ores et déjà juré de "châtier sévèrement les terroristes" et prôné des "mesures énergiques pour réprimer les activités terroristes violentes".

Xi Jinping et le Premier ministre chinois Li Keqiang ont adressé leurs condoléances aux victimes et à leurs familles.

Effroi

De tels incidents sont rares en Chine, quoique les attaques au couteau et à la bombe contre des responsables locaux se produisent de façon sporadique dans la région du Xinjiang, située dans le nord-ouest de la Chine, et dont les Ouïghours en sont la première ethnie.

Les Chinois ont découvert avec effroi dimanche matin les images de victimes gisant dans des mares de sang. L'aversion des Chinois pour ce crime pourrait justifier aux yeux de l'opinion publique une vaste opération de répression, a déjà averti Shan Wei, chercheur à l'université de Singapour.

Selon lui, "l'impact psychologique sur l'opinion publique chinoise va être gigantesque" et risque de "renforcer le soutien aux politiques musclées du gouvernement".

Marginalisés

Pékin a lancé un ambitieux programme d'investissements au Xinjiang après les émeutes interethniques d'Urumqi, capitale du Xinjiang, qui avaient fait près de 200 morts et 1600 blessés en 2009. L'année suivante, l'argent et les projets ont commencé à affluer dans la "région autonome" riche en ressources naturelles. Et des politiques de discrimination positive ont été mises en place à destination des minorités.

Le Xinjiang a ainsi enregistré une croissance de 11,1% en 2013 contre 7,7% à l'échelle nationale. Mais "on ne peut espérer résoudre ces problèmes en quelques années. Il faut maintenir l'effort pendant peut-être une ou deux décennies", estime encore Shan Wei.

Les organisations de défense des droits humains déplorent le fait que les bénéfices économiques du développement ont surtout profité aux Han, arrivés nombreux dans la région ces dernières décennies.

Les Ouïghours sont d'autant plus marginalisés que l'économie chinoise obéit de plus en plus aux règles du marché, note Barry Sautman, spécialiste de la politique ethnique en Chine à l'université des sciences de Hong Kong.

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