Au troisième jour de son procès qui se déroule à Jinan, dans l'est du pays, le dirigeant chinois Bo Xilai a accepté samedi d'"assumer une part de responsabilité" dans un détournement d'argent public au profit de son épouse, avant d'être confronté à l'ex-bras droit qui a provoqué sa chute. Pour des experts, l'apparente équité des débats est mise en scène.
"J'estime devoir assumer ma part de responsabilité dans (le fait) que cet argent public", d'un montant de 5 millions de yuans (plus de 755'000 francs), "soit arrivé sur le compte bancaire de Gu Kailai", a indiqué l'ancien haut responsable.
Ce budget était à l'origine destiné à un projet de construction de la ville de Dalian (nord-est), dont Bo Xilai était maire.
"J'ai honte, j'ai fait preuve de négligence, car il s'agissait d'argent public", a ajouté Bo Xilai, selon une transcription des débats diffusée par le tribunal de Jinan (est).
C'est la première fois qu'il reconnaît à l'audience une part de responsabilité dans les faits de corruption qui lui sont reprochés.
Procès étroitement contrôlé
Les autorités contrôlent étroitement ce procès sensible qui s'achèvera, de l'avis général des experts, par l'annonce d'un verdict préalablement décidé par la direction communiste.
L'accusé qui encourt la peine capitale devrait selon eux sauver sa tête mais se voir infliger une condamnation à une longue réclusion. L'audience se poursuit dimanche.