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Chine: et voici Xi Jinping, l'énigmatique "prince rouge" à la tête du PCC

Xi Jinping a été nommé à la tête de la deuxième puissance mondiale. Le nouvel homme fort de la Chine passe pour plus affable et décontracté que son prédécesseur Hu Jintao. Mais au delà de la façade, il reste fondamentalement énigmatique.

15 nov. 2012, 07:16
Le nouveau président du Parti communiste chinois Hi Jinping paraît moins austère que son prédécesseur. Mais il reste énigmatique.

Il doit présider aux destinées du pays le plus peuplé du monde jusqu'en 2022. Mais Xi Jinping reste une énigme tant sa personnalité se confond avec la carrière d'un homme d'appareil qui a su gravir avec habileté et prudence tous les échelons de la hiérarchie communiste.

Premier dirigeant né après la fondation du régime par Mao en 1949, il est le fils d'un héros révolutionnaire et à ce titre l'un des "princes rouges" qui forment la nouvelle nomenklatura de la deuxième puissance mondiale. Massif, visage poupin et cheveux de jais partagés par une raie impeccable, Xi Jinping succède à 59 ans à Hu Jintao, de dix ans son aîné, comme numéro un du Parti communiste chinois (PCC), tout-puissant parti unique, et donc du pays.

En contraste avec l'allure austère et la gestuelle "robotisée" de son glacial prédécesseur, Xi Jinping passe pour plus affable, plus chaleureux et plus décontracté. Mais, au-delà de la façade, l'homme reste fondamentalement une énigme.

Son épouse Peng Liyuan, une chanteuse de l'Armée populaire de libération, est d'ailleurs plus célèbre que lui en Chine. Le couple a une fille, Xi Minze, qui étudierait à Harvard (Etats-Unis) sous un nom d'emprunt.

Fortune colossale

Le secret qui entoure Xi Jinping a été écorné en juin par l'agence Bloomberg, qui a révélé la fortune colossale de ses proches. Une enquête immédiatement censurée en Chine. Lui-même a ajouté au mystère début septembre quand il a disparu sans explications durant une douzaine de jours, suscitant une vague de spéculations sur son état de santé.

En 2009 il avait surpris, lors d'un voyage au Mexique, en s'en prenant, d'un ton mordant, aux "étrangers, le ventre plein, qui n'ont rien à faire de mieux que montrer du doigt" la Chine. Selon un télégramme révélé par WikiLeaks, Xi a confié à des diplomates américains son goût pour les films de guerre hollywoodiens. "Il faut sauver le soldat Ryan" de Spielberg serait son préféré.

Jeunesse troublée

Mais, pour mieux appréhender l'impénétrable Xi, il faut remonter aux années troublées de sa jeunesse. Son père, Xi Zhongxun, l'un des fondateurs de la guérilla communiste dans le nord, a été "purgé" par Mao, prison à l'appui. Il sera réhabilité avec le retour au pouvoir de Deng Xiaoping.

Le reste de la famille souffrira sous la Révolution culturelle (1966-1976). La mère de Xi est envoyée dans un camp de travail. Sa demi-soeur aurait été tuée.

Selon la saga officielle, le jeune Xi profite des bibliothèques abandonnées pour s'instruire en lisant tout ce qui lui tombe sous la main. Adolescent, il est expédié à la campagne, dans un village du Shaanxi (nord) aux habitations troglodytiques, pour s'y faire "rééduquer" par les paysans, à l'instar de millions de lycéens et d'étudiants.

Rebuté par les conditions difficiles et la suspicion des villageois, il s'enfuit au bout de quelques mois. Arrêté, il goûte au camp de travail, avant de retrouver le labeur des champs du Shaanxi. Le retour se passe mieux: il entre au Parti en 1974.

Sans coups d'éclat

Admis en 1975 - sur instruction du PC - dans la prestigieuse université Tsinghua de Pékin, il décroche un diplôme d'ingénieur chimiste, métier qu'il n'exercera jamais. Il doit ses premiers postes aux relations de son père. Xi Jinping mène ensuite une carrière réussie de cadre communiste, sans coups d'éclat et en évitant les embûches.

Il poursuit son ascension: gouverneur du Fujian en 2000, patron du Parti au Zhejiang en 2002, deux provinces côtières vitrines de la Chine des réformes. En 2007 il est appelé par Hu Jintao pour faire le ménage à Shanghai où le numéro un du Parti a été balayé par un scandale de corruption. Il le remplace.

En octobre 2007, Xi Jinping fait son entrée au Comité permanent du Bureau politique, le cénacle du pouvoir, après un compromis sur son nom entre Hu Jintao et son prédécesseur Jiang Zemin. Numéro six parmi neuf membres, il grimpe encore: vice-président de l'Etat (mars 2008), puis vice-président de la puissante Commission militaire (octobre 2010), il est confirmé en dauphin de Hu Jintao.


 
 

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