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Chine: Hu et Sun pourraient succéder à Xi Jinping en 2022

A peine élu à la tête du Parti communiste chinois et donc de la Chine, Xi Jinping connait peut-être déjà ses successeur pour 2022. Les quinquagénaires Hu Chunhua et Sun Zhengcai pourraient prétendre au poste.

19 nov. 2012, 07:40
Sun Zhengcai, agronome qui a exercé autrefois son métier dans la campagne anglaise, pourrait succéder à Xi Jinping à la tête de la Chine en 2022.

Tout juste promu nouveau numéro un chinois, Xi Jinping connaît déjà le nom de ceux qui, parmi la "jeune" garde, pourront prétendre à sa succession en 2022 lorsqu'il arrivera au terme de son mandat décennal. Les experts affirment que les favoris sont Hu Chunhua et Sun Zhengcai.

Le premier est un baron du Parti communiste (PCC), diplômé en littérature, qui a gagné ses galons dans la répression des manifestations au Tibet. Le second est un agronome qui a exercé autrefois son métier dans la campagne anglaise.

A l'issue du 18ème congrès du PCC tenu la semaine dernière à Pékin, les deux hommes, âgés de 49 ans, ont été nommés au Bureau politique, un cénacle de 25 sièges, ultime marche avant le Comité permanent du Bureau politique, le "saint des saints".

Le jeu politique en Chine est arbitré par et pour le PCC, fort de quelque 82 millions de membres, et la désignation de ses dirigeants est un processus lent, en plus d'être parfaitement opaque.

Comité permanent

De même que l'ascension de Xi était écrite depuis 2007, Hu et Sun entreront immanquablement à leur tour au Comité permanent dans les années à venir et l'un d'eux finira par s'imposer comme le futur président chinois.

A l'exclusion de Xi et de Li Keqiang, probable futur premier ministre, les autres membres du Comité permanent auront en effet atteint la limite d'âge lors du prochain congrès en 2017.

De surcroît, les pairs de Hu et Sun au Bureau politique sont tous sensiblement plus âgés qu'eux et nombreux sont ceux qui sont d'ores et déjà disqualifiés dans la perspective de la succession de 2022.

Le rituel immuable de la succession dans le décorum stalinien du Grand palais du peuple sur la place Tiananmen, et le long processus qui le précède, constituent de véritables anachronismes pour de nombreuses voix critiques.

Continuité politique

"Aujourd'hui, la Chine reste incapable de renoncer à l'autoritarisme, aux monopoles de pouvoir, à la corruption rampante", constate l'avocat et militant des droits de l'homme Xu Zhiyong.

Les thuriféraires du système soulignent au contraire le fait que ce verrouillage a permis à la Chine d'éviter les purges politiques violentes qui ont marqué l'ère de Mao par exemple, et font de la continuité politique l'une des clés de la mutation économique chinoise.

"Ces vingt dernières années, le parti a cherché à institutionnaliser une transition en douceur, prévisible, à la tête" du régime, plaide par exemple Joseph Cheng de la City University de Hong Kong.

Hu Chunhua est actuellement le chef du PCC en Mongolie intérieure. Issu d'une famille pauvre, il s'est fait les dents en participant à la répression des manifestations anti-Pékin au Tibet à la fin des années 1980, aux côtés de l'actuel président chinois Hu Jintao, alors secrétaire du parti pour la région.

"Petit Hu"

Ils n'ont aucun lien de parenté, mais le jeune Hu est souvent considéré comme le protégé de son homonyme, au point de mériter le sobriquet de "petit Hu".

L'engagement de Hu pour la question tibétaine, son autorité, son idéal d'unité, tout cela joue en sa faveur aux yeux des cadres du parti pour qui la stabilité est la valeur axiale de leur action, selon Zhang Xin, politologue à l'université du peuple à Pékin.

"Hu Chunhua a montré qu'il peut s'occuper des relations entre les communautés et maintenir l'unité ethnique (...). La fermeté avec laquelle il a traité le séparatisme est un élément important de sa réussite politique", affirme-t-il.

Quant à Sun, il doit très largement sa promotion à son expertise agricole, un secteur clé dans un pays comptant 1,3 milliard de bouches à nourrir.

Hu Jintao soutient leur avancement à tous les deux, selon Cheng, mais Sun bénéficierait également de l'appui de l'ancien numéro un Jiang Zemin qui continue, à 86 ans, de tirer certaines ficelles.

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