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Chine: une clinique condamnée pour avoir tenté de "soigner" l'homosexualité d'un jeune homme

Si l'homosexualité a été dépénalisée en Chine en 1997, le chemin vers la tolérance est encore long. Un tribunal de Pékin vient de condamner une clinique qui a tenté de "soigner" un jeune gay en lui administrant des électrochocs.

19 déc. 2014, 15:33
Les traitement contre l'homosexualité sont courants en Chine. Mais cette condamnation va peut-être faire changer les choses.

Un tribunal pékinois a condamné vendredi une clinique pratiquant des traitements censés "soigner" l'homosexualité. Il s'agit d'une première en Chine, un pays où les "thérapies de conversion" sont très répandues et où les gays subissent de fortes discriminations.

La clinique psychiatrique Xinyu Piaoxiang, située dans la mégalopole de Chongqing (sud-ouest), a été condamnée à verser 3500 yuans (550 francs) au jeune homme homosexuel qui l'avait assignée en justice. L'établissement devra par ailleurs publier sur son site des excuses publiques à l'égard du plaignant.

Le jeune homme avait dit avoir été traumatisé par des traitements de cette clinique, qui avait cherché à "corriger" son orientation sexuelle en lui administrant des électrochocs de façon répétée. La cour a finalement estimé qu'il n'était "pas nécessaire" d'avoir recours à des électrochocs, puisque "l'homosexualité ne nécessite aucun traitement médical", a-t-il affirmé.

Etape symbolique

Pour les militants chinois de la cause homosexuelle, cette plainte et le procès pékinois, sans précédent, constituaient une étape hautement symbolique.

"Je vais montrer ce verdict à mes parents pour leur montrer ce que dit la justice chinoise, que l'homosexualité n'est pas une maladie mentale", s'est réjoui le plaignant. L'AFP a tenté sans succès de joindre vendredi la clinique condamnée.

Fort de sa victoire, le jeune gay a dit vouloir continuer de se battre pour les droits des homosexuels, afin que d'autres personnes échappent au calvaire qu'il a connu.

L'homosexualité dépénalisée depuis 1997

L'homosexualité n'est plus pénalisée en Chine depuis 1997 et Pékin a officiellement retiré en 2001 l'homosexualité de sa liste des maladies mentales.

Mais les gays et lesbiennes chinois font encore l'objet d'une très forte pression familiale et sociale. Ils sont souvent fortement incités par leurs proches à subir des traitements de "réorientation", et sont nombreux à se résigner au mariage pour répondre au désir de petits-enfants de leurs parents.

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