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Cisjordanie: le mur de séparation israélien menace des sites historiques

En Cisjordanie, des sites qui pourraient être classés au Patrimoine mondial de l'humanité sont menacés par la construction d'un mur de séparation israélien. Mais la justice israélienne ne l'entend pas de cette oreille et demande au ministère de la défense de justifier ce tracé.

05 févr. 2014, 08:04
Le mur de séparation, appelé "mur de l'apartheid" par les Palestiniens, poursuit inexorablement son avancée en Cisjordanie. Mais son tracé est remis en cause par la justice israélienne.

La justice israélienne a demandé au ministère de la Défense de justifier le tracé de la barrière de séparation en Cisjordanie, selon des documents obtenus mardi par l'AFP. La construction du "mur" menace deux sites emblématiques palestiniens, le village de Battir et la vallée de Crémisan.

La Haute Cour de Justice a demandé au ministère de la Défense de justifier d'ici le 27 février sa décision de faire passer la barrière de séparation sur les terres de Battir, au sud-ouest de Jérusalem. Les terrasses agricoles de Battir, datant de l'époque romaine, sont considérées comme un prétendant sérieux au classement par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'humanité.

Fait inhabituel, le recours, présenté par l'ONG Les Amis de la Terre/Moyen-Orient, est soutenu par l'Autorité israélienne des réserves et parcs naturels, pourtant dirigée par des partisans de la colonisation, au nom de la protection de l'environnement et du site.

La Cour suprême israélienne, saisie par les habitants de la vallée de Crémisan, un foyer du patrimoine chrétien palestinien, a adopté une décision similaire, donnant au ministère jusqu'au 10 avril pour justifier le tracé. Une audience est prévue le 30 juillet, selon les mêmes sources.

Attraction touristique

Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé mardi le projet de l'armée israélienne d'installer un site touristique archéologique sur les ruines de Nabi Samuel, un village palestinien de Cisjordanie proche de Jérusalem, en grande partie détruit en 1971. Le site est coupé du reste de la Cisjordanie depuis 2007 par la barrière israélienne et enclavé entre deux pans de cette barrière.

"L'armée israélienne asphyxie Nabi Samuel depuis des années, et il est cruel de faire maintenant de la partie du village détruite par l'armée une attraction touristique", s'indigne dans un communiqué la directrice de l'ONG pour le Moyen-Orient, Sarah Leah Whitson.

"Non seulement les autorités israéliennes excluent les Palestiniens de tout rôle dans la gestion de leur héritage culturel, mais elles pervertissent l'archéologie pour en faire un instrument afin de chasser les Palestiniens", ajoute-t-elle. L'ONG souligne que les Conventions de Genève sur la protection des civils "interdisent à Israël, en tant que puissance occupante, de rendre la vie des Palestiniens dans les territoires occupés tellement difficile qu'ils soient de fait forcés de partir".

La Cour internationale de justice (CIJ) a estimé le 9 juillet 2004 que la construction de cette barrière "de sécurité" pour Israël, baptisée "mur de l'apartheid" par les Palestiniens, était illégale et exigé son démantèlement, tout comme l'Assemblée générale de l'ONU.

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