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Climat: l'Arctique se réchauffe, les caribous disparaissent

Les températures ne cessent d'augmenter provoquant la fonte de l'Arctique. Un rapport de la société américaine océanique signale la disparition des caribous et l'augmentation des algues toxiques dans l'océan.

11 déc. 2018, 19:02
Les rennes disparaissent peu à peu à cause de l'allongement de l'été. (photo d'illustration)

L'Arctique s'est encore réchauffé à l'hiver 2017-2018. La glace de la région se réduit, les caribous disparaissent et les algues rouges remontent vers le nord, selon le rapport annuel de l'administration océanique et atmosphérique américaine (NOAA) publié mardi.

L'année 2018 a été la deuxième plus chaude en Arctique depuis que les relevés existent, à partir de 1900. Il a fait 1,7°C plus chaud que la moyenne des trois dernières décennies et le réchauffement y est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. Le record absolu date de 2016.

 

 

La tendance est évidente: les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, selon la NOAA. Celle-ci a coordonné ce rapport de référence écrit par plus de 80 scientifiques de douze pays.

"Sans précédent"

"La multiplication des records et quasi-records de température depuis 2014 est sans précédent dans l'histoire des relevés", prévient l'agence.

Dans l'Océan arctique, la glace se forme de septembre à mars mais la saison se raccourcit inexorablement au fil des années. Les glaces sont moins épaisses, plus jeunes et couvrent moins d'océan. La vieille glace, c'est-à-dire âgée de plus de quatre ans, s'est réduite de 95% depuis 33 ans.

C'est un cercle vicieux: des glaces plus jeunes sont plus fragiles et fondent plus tôt au printemps. Moins de glace signifie moins de réflexion solaire: l'océan absorbe davantage d'énergie et se réchauffe donc un peu plus.

Jamais aussi peu de glace hivernale

Il n'y a jamais eu aussi peu de glace hivernale dans la mer de Béring, entre la Russie et l'Alaska, qu'en 2017-2018. Habituellement, le plus fort de l'hiver arrive en février mais cette année, la glace a fondu ce mois-là. Il n'en restait que le quart de la normale.

Le phénomène du réchauffement de l'eau dans cette zone de l'Arctique a donc été observé et a probablement causé les fontes prématurées de l'été dans les mers de Beaufort et des Tchouktches. A l'inverse, l'accélération de la fonte de la couverture glaciaire du Groenland s'est stabilisée, selon la NOAA.

Caribous et rennes décimés

Ces changements climatiques ont un effet dramatique sur l'écosystème. "Le réchauffement continu de l'atmosphère et de l'Océan arctique provoquent de vastes changements dans le système environnemental, de manières conformes aux prévisions mais aussi surprenantes", résume l'agence.

Les populations de caribous et rennes sauvages de la toundra sont en déclin depuis le milieu des années 1990. Seuls deux des 22 troupeaux surveillés n'ont pas décliné. Cinq ont perdu plus de 90% de leurs membres dans la région Alaska-Canada et "ne montrent aucun signe de reprise".

"Certains troupeaux ont des populations au plus bas niveau jamais enregistré", avertit l'agence. La plupart sont officiellement classés en danger ou rares.

La cause est probablement l'allongement de l'été et de ses maux pour les animaux, bien équipés pour l'hiver mais pas pour la saison douce: parasites, puces, maladies...

Algues toxiques

Le réchauffement aide au contraire les algues rouges toxiques (planctons microscopiques ou bien algues plus grosses) à conquérir de nouveaux territoires en pénétrant les eaux de moins en moins froides de l'Arctique, où poissons et crustacés peuvent s'empoisonner.

"Les données récoltées dans la dernière décennie montrent clairement que de multiples espèces toxiques d'algues sont présentes dans la chaîne alimentaire de l'Arctique à des niveaux dangereux et il est très probable que ce problème persiste et sans doute empire à l'avenir", selon la NOAA.

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