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Climat: les canicules marines dévastent la faune, mais le pire est à venir

Selon une étude publiée dans Nature Climate Change lundi, les canicules marines sont de plus en plus longues et fréquentes. Les chercheurs soulignent que ces pics de chaleur permettent la prolifération d'algues toxiques et détruisent les coraux nécessaires à la biodiversité de l'océan.

05 mars 2019, 07:07
En Australie une partie de la barrière de corail est déjà morte. (photo 2016)

Imperceptibles pour l'homme mais mortelles pour la vie océanique, les canicules marines ont déjà endommagé les écosystèmes du monde entier, selon une étude publiée lundi. Elles devraient à l'avenir s'avérer encore plus destructrices.

 

 

Depuis le milieu du XXe siècle, le nombre de jours de canicule marine a augmenté de plus de 50%, constatent les auteurs de l'étude publiée dans la revue Nature Climate Change. Une canicule marine est définie par des températures qui restent proches pendant 5 jours des records enregistrés dans une zone donnée.

 

 

"À l'échelle mondiale, les vagues de chaleur marine deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues. Au cours de la dernière décennie, des événements records ont été observés dans la plupart des bassins océaniques", note Dan Smale, de la Marine Biological Association du Royaume-Uni.

"Tout comme les vagues de chaleur atmosphériques peuvent être fatales aux cultures, aux forêts et aux animaux, les canicules marines peuvent être dévastatrices pour les écosystèmes océaniques", explique Dan Smale. Mais par rapport aux canicules atmosphériques (qui ont fait des dizaines de milliers de victimes depuis le début du siècle), les marines ont fait l'objet d'assez peu d'études scientifiques.

Sombre avenir pour les coraux

Les coraux sont les victimes par excellence de ces canicules en eau peu profonde et font face à un sombre avenir. Même si l'humanité parvient à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius - mission impossible, selon certains scientifiques - entre 70% et 90% des coraux sont voués à la disparition, selon un rapport du GIEC, publié en octobre.

Mais ils ne sont pas les seuls. La vague de chaleur de 2011 a tué de vastes étendues de prairies sous-marines et de forêts de varechs, ainsi que les poissons et les ormeaux qui en dépendent.

En 2014, "The Blob" a réchauffé les eaux au large de la Californie de 6 degrés pendant plus d'un an, provoquant la prolifération d'algues toxiques pour les crabes, les otaries, les baleines et les oiseaux marins.

L'intensification des canicules marines a également un impact direct sur l'homme. "Les espèces de poissons et de crustacés destinées à la consommation risquent d'être anéanties localement", s'alarme Dan Smale. De plus, "si les herbes marines et les mangroves sont touchées par des températures extrêmes, elles peuvent libérer le carbone qu'elles stockent".

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