Le volume des glaces dans les monts Tian, en Asie centrale, s'est réduit de 27% au cours des 50 dernières années. D'ici 2050, la moitié des glaciers de cette région pourraient avoir disparu, selon une étude internationale avec participation suisse publiée dans Nature Geoscience.
Or ces glaciers jouent un rôle central dans l'approvisionnement en eau du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l'Ouzbékistan et d'une partie de la Chine, a indiqué lundi l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), qui signe ces travaux avec le GeoForschungsZentrum allemand et l'Université de Rennes (F).
Dans ces zones arides, des régions entières sont dépendantes de l'eau restituée pendant la saison sèche par les glaciers via la fonte des précipitations de la saison humide. Nulle part ailleurs, la sécurité alimentaire n'est aussi étroitement liée à la disponibilité de l'eau de fonte des glaciers, souligne le WSL.
Les relevés glaciologiques ayant été interrompus après l'effondrement de l'Union soviétique, les chercheurs disposaient d'informations très lacunaires. Mais grâce à des données de satellites et à des modélisations, ils sont parvenus à reconstituer l'évolution de chaque glacier de cette chaîne de montagnes, la plus importante d'Asie centrale.
Selon leurs conclusions, ces glaciers perdent annuellement 5,4 gigatonnes de glace, soit six fois l'équivalent de la consommation en eau annuelle de la Suisse. Leur surface a reculé de 3000 km2 en 50 ans.
La fonte s'est en outre accélérée, triplant entre les années 1970 et 1980. Selon l'étude, la principale cause est la hausse des températures, estivales en particulier. En effet, les mois d'hiver étant très secs et les montagnes très hautes, l'approvisionnement des glaciers se fait surtout en été.