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Commerce mondial: un succès est possible à Bali, estime Roberto Azevedo

Le conseiller fédéral, Johann Schneider-Ammann a affirmé à l'ouverture de la conférence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)à Bali (Indonésie) que la Suisse soutient pleinement un accord au sein de l'organisation.

03 déc. 2013, 12:10
Un succès de la conférence ministérielle de l'OMC à Bali est possible, a affirmé mardi à l'ouverture des travaux le directeur général de l'OMC Roberto Azevedo.

Un succès de la conférence ministérielle de l'OMC à Bali est possible, a affirmé mardi à l'ouverture des travaux le directeur général de l'OMC Roberto Azevedo. La très grande majorité des pays membres y est favorable, selon lui. La Suisse a apporté son soutien à un accord.

La conférence a été ouverte dans l'enclave touristique de Nusa Dua, sur l'île de Bali, par le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono. Il a frappé le gong traditionnel au centre des congrès devant quelque 2800 délégués de 159 pays.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) joue son va-tout lors de cette réunion cruciale pour le système multilatéral. "Les membres veulent un accord", a déclaré Roberto Azevedo en constatant "un point de vue quasi-unanime" des pays à cet égard. "Nous sommes presque à la ligne d'arrivée", a affirmé le Brésilien.

Finir le travail commencé à Genève

"Nous devons finir ici le travail" commencé à Genève, a poursuivi le patron de l'OMC. "C'est maintenant ou jamais. Un accord est possible, c'est entre vos mains", a-t-il lancé aux délégués, en soulignant l'importance économique, évaluée à un gain de 1000 milliards de dollars supplémentaires pour le PIB mondial, des dix textes sur la table sur les trois dossiers de la facilitation des échanges, de l'agriculture et du développement.

En même temps, il a averti: "Nous ne pouvons enlever une brique de chacun de ces piliers sans que tout l'édifice ne s'effondre".

Roberto Azevedo a placé les Etats membres devant leurs responsabilités. La capacité de l'OMC à soutenir la croissance et le développement est en jeu, a-t-il dit.

"Si nous n'aboutissions pas, nous manquerions à notre devoir envers les entreprises, les chômeurs, les populations pauvres, les petits paysans, les programmes de sécurité alimentaire, les producteurs de coton, les économies des pays les moins avancés", a déclaré le directeur général de l'OMC. Il a estimé devant la presse qu'il n'y a rien d'insurmontable dans les quelques points "bien spécifiques" encore en suspens et que les obstacles sont avant tout politiques.

Pas de compromis sur la sécurité alimentaire

La principale difficulté vient de la ferme volonté de l'Inde de faire accepter une solution non limitée dans le temps pour l'autoriser à soutenir ses agriculteurs au-delà des obligations prévues par l'OMC. Le ministre indien Anand Sharma a fait savoir à quelques heures de l'ouverture que l'Inde ne fera pas de compromis sur la sécurité alimentaire et qu'il bénéficie d'un soutien politique unanime sur ce point dans son pays, où se déroulent des élections en 2014.

Les pays développés ont proposé une solution intérimaire prévoyant une "clause de paix" évitant pendant quatre ans tout différend pour les subventions dépassant le 10% de la production agricole. Une proposition qui ne satisfait pas l'Inde, insistant pour une solution permanente, mais les pays exportateurs agricoles et les Etats-Unis ne veulent pas aller au-delà.

Interrogé à cet égard, le président de la conférence, le ministre indonésien du commerce Gita Wirjawan s'est montré très prudent devant les journalistes. "Chaque pays a ses impératifs de politique intérieure", a-t-il relevé. "De la souplesse est nécessaire pour parvenir à un compromis. L'absence de résultat positif ici aurait des conséquences négatives pour un grand nombre de gens", a affirmé le ministre indonésien, également coordonnateur du G33 (46 pays en développement).

"En ce moment, nous sommes encore en train d'évaluer la situation", a indiqué Gita Wirjawan, en espérant "davantage de flexibilité au cours des trois prochains jours".

Conditions acceptables pour la Suisse

Arrivé à Bali, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a affirmé que la Suisse soutient entièrement la conclusion d'un accord au sein de l'OMC. Il va s'efforcer d'y contribuer et a espéré qu'une percée soit possible jeudi soir.

"L'on a intensivement travaillé. Il y a beaucoup en jeu, il ne faut pas sous-estimer les conséquences d'un échec à Bali", a affirmé le conseiller fédéral à un groupe de journalistes suisses.

"Nous voulons contribuer à utiliser cette dernière chance", a ajouté le chef du Département fédéral de l'économie (DFE). "Nous sommes entièrement derrière les efforts de Roberto Azevedo", a affirmé Johann Schneider-Ammann.

Le conseiller fédéral doit avoir à Bali au total 20 entretiens bilatéraux d'ici jeudi, a-t-il précisé. Il a commencé mardi par rencontrer le ministre indien du commerce Anand Sharma, puis les ministres brésilien et sud-coréen.

Le chef du DFE a indiqué que les textes sur la table à Bali sont acceptables et ne posent pas de problème à la Suisse. Le projet d'accord sur la facilitation des échanges bénéficierait en particulier aux petites et moyennes entreprises suisses qui se heurtent à de multiples obstacles dans les procédures douanières pour exporter dans les pays en développement.

Toute manifestation est interdite à Nusa Dua. Des militants en nombre réduit anti-OMC ont manifesté leur hostilité à l'organisation loin des délégués, à Denpasar, la capitale de l'île.

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