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Conférence sur la Syrie à Genève: les obstacles s'accumulent

La conférence de Genève-2 sur la Syrie a du plomb dans l'aile. Face à l'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi, Bachar al-Assad s'est montré inflexible mercredi.

30 oct. 2013, 19:36
L'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a eu moins d'une heure pour s'entretenir avec le président syrien Bachar al-Assad.

Bachar al-Assad a déclaré mercredi à l'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi que des pourparlers de paix n'auraient de chances de succès que si les rebelles ne bénéficiaient plus d'aide étrangère.

Le président syrien accuse l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ainsi que des pays occidentaux de fournir des armes et des fonds à ses ennemis. Il s'est dit prêt à participer à la conférence de paix, mais seulement si elle se déroule sans condition préalable. Il s'agit d'une réponse aux insurgés, qui exigent que le départ du pouvoir de Bachar al-Assad soit acté pour s'asseoir à la table de négociations.

Lakhdar Brahimi, qui n'était pas venu depuis décembre 2012 à Damas en raison d'un différend avec le chef de l'Etat, a été reçu mercredi pendant moins d'une heure. L'émissaire, en tournée dans la région depuis le 19 octobre, devrait rencontrer jeudi des opposants de l'intérieur avant de se rendre vendredi à Beyrouth.

Désaccord sur l'opposition

Alors que les opposants de la Coalition nationale syrienne (CNS), reconnus par une part de la communauté internationale, n'ont toujours pas décidé s'ils se rendraient à Genève, Moscou et Washington sont en désaccord sur la forme que devrait prendre la représentation de l'opposition, dit-on de sources diplomatiques.

Les onze pays arabes et occidentaux du groupe des "Amis de la Syrie" se sont réunis la semaine dernière à Londres. Ils ont estimé que devraient être présentes à Genève "une délégation unique du régime syrien et une délégation unique de l'opposition, dont la Coalition nationale syrienne sera le coeur et la tête en tant que représentante légitime du peuple syrien".

La Russie ne considère à l'inverse la CNS que comme une composante de l'opposition. Elle défend l'idée de plusieurs délégations d'opposants, incluant des personnalités politiques tolérées par le régime de Damas.

Russes furieux

Le communiqué publié à l'issue de la conférence de Londres a également avancé que Genève-2 aurait pour objectif la mise sur pied d'un gouvernement de transition et que, d'ici-là, "Assad et ses proches ayant du sang sur les mains ne joueront aucun rôle en Syrie".

La Russie, avec les Etats-Unis à l'initiative de cette conférence, a mis en garde mercredi contre un échec de Genève-2. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a averti qu'un renversement par la force du régime syrien constituerait "une énorme menace" sur la région et pourrait aboutir à un régime "extrémiste".

Des émissaires de Moscou, Washington et des Nations unies doivent se retrouver mardi prochain à Genève pour tenter d'aplanir leurs différences. L'une d'elles porte sur le rôle de l'Iran, principal allié d'al-Assad, dont Lakhdar Brahimi a envisagé la participation à la conférence, irritant les rebelles et les pays du Golfe qui les soutiennent. Selon l'Arabie saoudite, Genève-2 donne ainsi la part belle au régime de Damas. L'émissaire a exprimé mercredi l'espoir de voir l'Arabie saoudite participer à la conférence.

800 civils évacués

Sur le terrain, quelque 800 civils, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été évacués de Mouadamiyat al-Cham, une banlieue au sud-ouest de Damas, tenue par les rebelles et assiégée depuis un an par l'armée.

L'armée syrienne a en outre bombardé le sud de Damas, tuant six personnes dont trois enfants, alors qu'une attaque contre un village alaouite, dans le centre du pays, a causé la mort de onze autres personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation proche de l'opposition.

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