Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Coronavirus: l’encyclopédie en ligne Wikipédia face au défi d’une pandémie

L’explosion de l’intérêt pour le Covid-19 ces derniers mois a engendré un défi de taille pour la plateforme collaborative: devoir rendre compte de ce qui se passe dans un flux d’informations constamment changeantes.

07 août 2020, 13:29
Le site Wikipédia a été créé le 15 janvier 2001 par Jimmy Wales et Larry Sanger. (illustration)

Dès l’annonce des premiers cas de Covid-19 en Chine en janvier, l’intérêt du public pour cette nouvelle maladie n’a cessé de grandir, nourrissant de ce fait les rumeurs les plus folles au sujet de ses origines, sa cause ou ses symptômes. La population, avide d’informations pour se protéger du virus, s’est donc naturellement ruée sur internet.

Les demandes au sujet du coronavirus ont explosé les compteurs des moteurs de recherche comme Google et mis à rude épreuve le site Wikipédia, devenu un élément central pour le recensement d’informations à ce sujet. 

L’emballement

Wikipédia est un projet d’encyclopédie collaborative en ligne, universelle et multilingue. Ce projet vise à «offrir un contenu librement réutilisable, objectif et vérifiable, que chacun peut modifier et améliorer», peut-on lire sur le site. Devoir rendre compte d’un événement d’actualité mondiale en temps réel s’avère cependant être une tâche compliquée lorsque n’importe qui peut s’improviser éditeur des pages du site internet.

La première page, créée le 5 janvier, concernait tout d’abord l’épidémie de coronavirus à Wuhan. Quelques jours plus tard, d’autres articles ont suivi, détaillant le virus ou les symptômes connus de la maladie. Très vite, les pages se sont multipliées, couvrant des sujets plus larges que la médecine comme le racisme dans le contexte de l’épidémie.

 

 

À la fin juillet, Wikipédia recensait plus de 5000 articles sur le coronavirus, rédigés par quelque 67 000 éditeurs en 175 langues différentes. Certaines pages jugées sensibles sont toutefois restreintes à un nombre limité de rédacteurs, comme le rapporte une porte-parole de Wikipédia au Washington Post. Depuis, plus de 18 millions de personnes ont consulté et lu ces articles.

Une source crédible

Malgré le flux énorme et constant d’informations, la plateforme participative s’en sort relativement bien dans sa gestion des fakes news pour Jerry West, professeur d’information de l’Université de Washington. Tout cela grâce au principe de la sagesse des foules. «La passion des gens pour faire les choses bien et conserver le savoir humain les rend encore plus prudents lors de la création d’articles», explique-t-il. 

Leur rapidité d’exécution permet également de rectifier une erreur aussitôt qu’elle a été remarquée. À l’inverse, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter sont souvent très lents pour corriger le tir.

 

La plateforme précise en tête d’article si un article est susceptible d’être faux ou incomplet.

 

Mais ce qui donne le plus de crédibilité à Wikipédia, c’est sa transparence. Les articles trop peu ou mal sourcés sont indiqués comme tels et l’historique de toutes les modifications est disponible à tout moment. «C’est en quelque sorte une lueur d’espoir dans une mer de pollution», conclut le professeur.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias