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Crash en Ukraine: colère mondiale contre les séparatistes pro-russes

La colère gronde dans le monde contre les insurgés prorusses et Moscou. Plusieurs pays ont menacé la Russie de nouvelles "sanctions" si elle n'obtient un accès "libre et total" au site du crash de l'avion malaisien. Deux chefs séparatistes ont été incriminés dans un enregistrement désormais authentifié.

20 juil. 2014, 21:42
Un entretien téléphonique entre deux chefs rebelles enregistré par les services de sécurité ukrainiens et prouvant que leurs hommes ont abattu un avion civil a été authentifié par des experts américains.

Selon le journal "Times of India" citant une source aérienne, un avion d'Air India qui volait à moins de 25 km de l'avion malaisien a tenté d'établir un contact avec les pilotes lorsque cet avion a été atteint.

Au total, 298 personnes ont été tuées dans le crash de l'avion qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur. Le Boeing 777 a été abattu, selon les Etats-Unis, par un missile tiré depuis le territoire contrôlé par les "rebelles soutenus par la Russie".

Dimanche, un entretien téléphonique entre deux chefs rebelles enregistré par les services de sécurité ukrainiens a été authentifié par des experts américains, a annoncé l'ambassade des Etats-Unis à Kiev. Il prouve que les hommes de ces chefs rebelles ont abattu un avion civil.

"Ce sont les gars du check-point Tchernoukhine qui ont abattu l'avion. Il s'est désintégré dans l'air", dit l'un d'eux. "C'est un avion civil", ajoute-t-il ensuite.

Demande lancée à Poutine
Selon la presse américaine, les Etats-Unis pensent que Moscou avait donné des batteries de missiles aux séparatistes et les a récupérées après qu'un des missiles eut abattu l'avion de la Malaysia Airlines.

Le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron sont convenus d'exiger auprès du président russe Vladimir Poutine "qu'il obtienne des séparatistes ukrainiens que les secours et les enquêteurs aient enfin libre et total accès à la zone de la catastrophe".

"Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l'Union européenne", préviennent-ils.

Séparatistes ciblés
L'Australie a elle proposé à ses partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter une résolution réclamant un tel accès libre et sécurisé, selon des diplomates.

Plus aucun corps n'était visible dimanche matin sur le site, selon un journaliste de l'AFP sur place. Un chef rebelle, Alexandre Borodaï, a expliqué à Donetsk que le déplacement des corps, qui a provoqué de fortes critiques à l'étranger, avait été nécessaire pour les protéger de la chaleur et d'animaux sauvages.

Au total, "156 corps ont été déplacés à Torez (une ville proche du site du crash dans des wagons réfrigérés" et "ils restent à Torez en attendant que les experts arrivent", a-t-il aussi ajouté.

Une certaine confusion restait sur le nombre des corps placés à bord du train. Le numéro deux de la mission d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a indiqué qu'ils étaient près de 170, alors qu'un responsable ukrainien a évoqué "192 corps et huit fragments de corps".

Discussion évoquée par l'OSCE
La veille, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont exprimé leur "indignation" sur le traitement des corps et la gestion du site, craignant une falsification de preuves.

Les experts internationaux arriveront lundi sur le site de l'accident, a annoncé dimanche Mark Rutte.

Le chef du gouvernement des Pays-Bas, Etat dont 193 citoyens ont péri dans le crash, a sommé M. Poutine de "prendre ses responsabilités à l'égard des rebelles". Un ministre malaisien a lui dénoncé "une trahison" à l'égard des victimes.

Du côté de la présidence suisse de l'OSCE, le président du Conseil de l'organisation Thomas Greminger a indiqué que les "contacts directs" avec les insurgés avaient repris depuis jeudi. Dans une interview au "Matin Dimanche" et à la "SonntagsZeitung", il évoque l'occasion "de négocier un cessez-le-feu plus large que celui qui ne couvre que la zone du crash".

Appel lié à un cessez-le-feu
Ce dimanche, un dirigeant séparatiste a demandé qu'un cessez-le feu soit conclu entre autorités de Kiev et république séparatiste de Donetsk autoproclamée (DNR) pour que les rebelles puissent "garantir la sécurité" des experts internationaux sur le site du crash.

Lors d'entretiens téléphoniques avec les dirigeants occidentaux samedi, le président Porochenko a une nouvelle fois accusé les rebelles d'"enlever les preuves", notamment les boîtes noires. Mais il a souligné que son pays disposait de "preuves irréfutables".

M. Borodaï a dit dimanche que les séparatistes avaient trouvé "certains matériels qui pourraient être les boîtes noires". Il est prêt à les remettre aux experts internationaux.

Appel authentifié par des experts américians

Plus tôt dans la journée, un entretien téléphonique entre deux chefs rebelles enregistré par les services de sécurité ukrainiens et prouvant que leurs hommes ont abattu un avion civil a été authentifié par des experts américains.

"Les données audio fournies à la presse par le service de sécurité ukrainien ont été examinées par des analystes de la communauté du renseignement. Ceux-ci ont confirmé qu'il s'agissait de conversations authentiques entre des dirigeants séparatistes connus, en se fondant sur la comparaison entre les enregistrements audio avec des enregistrements de séparatistes connus", a indiqué l'ambassade dans un communiqué.

Selon ce communiqué, la thèse principale, "fondée sur plusieurs éléments", est que "le vol MH17 a été probablement abattu par un missile sol-air SA-11 (Bouk) tiré depuis le territoire contrôlée par les séparatistes dans l'est de l'Ukraine".

"Les gars du check-point Tchernoukhine ont abattu l'avion"

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) avaient publié jeudi soir l'interception de ce qu'ils ont présenté comme une conversation entre deux chefs rebelles après l'examen du lieu du crash.

- "Ce sont les gars du check-point Tchernoukhine qui ont abattu l'avion. Il s'est désintégré dans l'air", dit l'un d'eux, "Major".

- "Et alors?" demande l'autre, "Grek".

- "C'est un avion civil à 100%" (...).

- "Y a-t-il des armes?"

- "Non, rien, seulement des affaires civiles".

- "Des documents?"

- "Il y en a un d'un étudiant indonésien".

Colonel russe

Cet enregistrement était précédé par une conversation entre le chef rebelle Igor Bezler, un citoyen russe qui parle au colonel du renseignement militaire russe Vassili Guéranine, son officier traitant, selon Kiev.

- "Nous venons d'abattre un avion (...) On est parti le chercher et prendre en photo", dit Bezler.

En présentant ces éléments, le chef des services de sécurité ukrainien Valentin Nalyvaïtchenko avait déclaré qu'il s'agissait de conversations "d'officiers du GRU (renseignement militaire russe) interceptées et transcrites en conformité avec la loi".

 

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