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Crash en Ukraine: les boîtes noires seraient à Donetsk aux mains des pro-russes

L'enquête sur le crash de l'avion de la Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi en Ukraine s'avère particulièrement difficile. Les séparatistes pro-russes seraient en possession des boîtes noires qu'ils ont transportées à Donetsk dans leur bastion. Ils ont par ailleurs accepté de donner accès au site, mais sous condition. Vladimir Poutine a été sommé par Londres Paris et Berlin de prendre des mesures immédiates pour faciliter l'accès au site du crash alors que les premières équipes étrangères arrivent sur place.

20 juil. 2014, 14:44
Vladimir Poutine a été sommé samedi de prendre des mesures immédiates pour faciliter l'accès au site du crash de l'avion malaisien dans une zone sous contrôle rebelle de l'Est ukrainien.

Les boîtes noires du Boeing 777 de la Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine ont apparemment été retrouvées par les insurgés pro-russes. Elles ont été transportées dans leur bastion de Donetsk, a déclaré dimanche Alexandre Borodaï, "Premier ministre" de la République populaire proclamée par les rebelles dans la région.

"Des éléments, vraisemblablement les boîtes noires, ont été trouvés, transportés à Donetsk et sont sous notre contrôle", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Peu auparavant, un séparatiste usant du pseudonyme de "Novorossia" avait twitté que les boîtes noires avaient été découvertes.

Les 298 occupants du Boeing de la Malaysia Airlines, qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, ont péri dans la catastrophe.

L'Ukraine et plusieurs autres pays accusent les rebelles pro-russes d'avoir tiré un missile sol-air sur l'avion de ligne.

Accès libre et total

Paris, Londres et Berlin sont convenus dimanche d'exiger du président russe Vladimir Poutine d'obtenir des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine un accès "libre et total" à la zone du crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, dont les 298 occupants ont péri jeudi. A défaut de mesure "immédiate" de Moscou, l'UE en tirera "les conséquences", indique la présidence française.

Les autorités de Kiev accusent la Russie et les séparatistes pro-russes de détruire les preuves de leur culpabilité dans l'accident.

"Le président de la République s'est entretenu ce matin avec Angela Merkel (la chancelière allemande) puis David Cameron (le premier ministre britannique, NDLR). Ils sont convenus d'exiger aujourd'hui auprès de M. Poutine qu'il obtienne des séparatistes ukrainiens que les secours et les enquêteurs aient enfin libre et total accès à la zone de la catastrophe du vol MH-17 pour accomplir leur mission", peut-on lire dans un communiqué de l'Elysée.

"Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l'Union européenne à l'occasion du Conseil des affaires étrangères qui se tiendra mardi", ajoute ce texte.

Vraisemblablement abattu

La Grande-Bretagne va tenter de persuader mardi ses partenaires de l'UE de la nécessité d'imposer de nouvelles sanctions contre la Russie après l'accident, a déclaré dimanche le secrétaire au Foreign Office, Philip Hammond.

Washington comme d'autres capitales occidentales pensent que l'avion de ligne a vraisemblablement été abattu par un missile sol-air tiré à partir du territoire sous le contrôle des séparatistes.

Le président russe Vladimir Poutine a exhorté les séparatistes à coopérer, et démenti que la Russie ait joué quelque rôle que ce soit dans l'accident.

Pression sur Kiev

Les séparatistes prorusses font pour leur part pression sur l'Ukraine. Ils ont exigé dimanche que Kiev accepte un cessez-le-feu. En échange, ils sont disposés à garantir la sécurité des experts internationaux sur le site du crash de l'avion malaisien.

"Nous invitons Kiev à conclure immédiatement un tel accord" avec la république séparatiste de Donetsk autoproclamée (DNR), a dit Andreï Pourguine, "Premier ministre adjoint" de la DNR. Il préconise cet accord "au moins pour la durée de l'enquête sur le site" de la catastrophe.

Leur appel de dimanche risque toutefois de ne pas être suivi d'effet. Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé samedi à plusieurs dirigeants occidentaux qu'il avait eus au téléphone de reconnaître la DNR et la République populaire de Lougansk (LNR) comme étant des "organisations terroristes".

"Nous ne voyons pas de différence entre les événements en Ukraine et le 11-Septembre aux Etats-Unis", a souligné M. Porochenko samedi soir dans un entretien téléphonique avec le président français François Hollande. "Nous attendons une réaction commune du monde civilisé", a-t-il souligné, selon la présidence.

Manque de sécurité

Certains débris "semblent avoir été déplacés" sur le site du drame, a indiqué samedi soir à Donetsk Michael Bociurkiw, porte-parole de la mission d'observation de l'OSCE. Il a fait état de "sacs de duty free ouverts", de "bouteilles d'alcool cassées" et de débris brûlés mais reposant sur des sections du sol ne présentant pas de trace d'incendie.

Quelques pays se sont alarmés du manque de sécurité sur les lieux de la tragédie. Le chef de la diplomatie néerlandaise Frans Timmermans s'est dit "choqué" et "indigné" par le traitement des corps. Il a promis de "tout faire pour que les coupables soient traduits en justice" et "non seulement ceux qui ont appuyé sur le bouton, mais ceux qui ont rendu cela possible".

Wagons réfrigérés

Pendant ce temps, les dépouilles des victimes sont transférées. Plusieurs dizaines de corps ont été placés dimanche dans des wagons réfrigérés à la gare de Torez, à une quinzaine kilomètres de l'épave, ont déclaré des cheminots.

 

 

 

 


 

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