Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Crimée: le rattachement à la Russie largement plébiscité, l'UE prépare sa réponse

Les habitants de Crimée ont plébiscité à plus de 90% dimanche le rattachement de la province ukrainienne à la Russie. Ce référendum a immédiatement été dénoncé par les Occidentaux, qui envisagent des sanctions contre Moscou.

16 mars 2014, 22:25
Le référendum qui a eu lieu ce dimanche en Crimée est jugé illégal par les capitales Européennes.

Selon les premiers résultats partiels publiés par la commission électorale locale, 95,5% des votants se sont prononcés pour le rattachement à la Russie, les autres privilégiant plutôt un statut autonome de la Crimée au sein de l'Ukraine.

L'option consistant à maintenir le statut existant - une république autonome intégrée à l'Ukraine - n'était pas proposée. La participation s'est élevée à environ 82%. Dès l'annonce des premiers chiffres, des milliers de personnes sont descendues dans la rue dans la capitale Simféropol et Sébastopol pour fêter ce résultat.

Le Premier ministre séparatiste Serguiï Axionov a immédiatement salué une décision "historique". Le parlement régional se réunirait lundi en session extraordinaire pour demander officiellement son rattachement à la Russie. Une délégation officielle du parlement se rendra le même jour en Russie, a-t-il ajouté, sans préciser davantage l'objet de cette visite.

Sanctions attendues

A Washington, la Maison Blanche a de son côté rejeté ce scrutin "contraire à la Constitution ukrainienne" organisé "sous des menaces de violences" de la part de la Russie. Jugeant que "les actes de la Russie sont dangereux et déstabilisants", la présidence américaine a indiqué que la Russie paierait le prix de son intervention militaire dans la région via des sanctions et une instabilité accrue.

L'Union européenne devrait elle aussi décider de sanctions lundi. Les Vingt-Huit ont répété dimanche qu'ils jugent ce référendum "illégal et illégitime". Samedi, la Russie avait mis son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution occidentale invalidant par avance le vote.

Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue Barack Obama, le président russe Vladimir Poutine a affirmé dimanche soir que le référendum était "pleinement conforme" au droit international et qu'une éventuelle mission de l'OSCE devait le cas échéant s'étendre à toute l'Ukraine.

Les deux hommes ont convenu que "malgré les différences d'appréciation, il était nécessaire de chercher ensemble des moyens de stabiliser la situation en Ukraine", a indiqué le Kremlin.

Intervention russe hors de Crimée

L'exemple criméen pourrait s'étendre dans d'autres régions russophones d'Ukraine. Dans l'est du pays, des manifestations pro-russes à Donetsk, Lougansk et Kharkiv ont rassemblé dimanche des milliers de partisans d'un rapprochement avec Moscou. A Kharkiv, quelque 6000 manifestants ont ainsi organisé un meeting-référendum pour plus d'autonomie et pour la "souveraineté" de la langue russe.

A Kiev, le premier ministre Arseni Iatseniouk s'en est pris aux meneurs séparatistes. "Nous les trouverons tous, que cela prenne un an, deux ans, et nous les traduirons en justice devant des tribunaux ukrainiens et internationaux", a-t-il lancé.

Les autorités de Kiev ont accusé samedi la Russie d'avoir envahi militairement son territoire en déployant 80 soldats dans un village situé au-delà de la frontière administrative entre la Crimée et l'Ukraine. Une intervention également critiquée par la chancelière allemande Angela Merkel.

Cependant le ministre ukrainien de la Défense Igor Tenioukh a annoncé une brève trêve sur le terrain: les commandants des forces russes et ukrainiennes se sont mis d'accord pour que les bases ukrainiennes ne soient plus bloquées jusqu'à vendredi (date du vote par la Douma d'un projet de loi sur le rattachement de la Crimée).

Efforts diplomatiques

La diplomatie tente encore de faire avancer les choses. Moscou a ainsi annoncé que "Sergueï Lavrov et John Kerry ont convenu de continuer à oeuvrer afin de trouver une solution en Ukraine via le lancement rapide d'une réforme constitutionnelle avec le soutien de la communauté internationale".

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui est actuellement présidée par la Suisse, est également appelée à la rescousse. Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk lui a demandé d'envoyer d'urgence des observateurs dans "l'est et le sud de l'Ukraine", y compris en Crimée.

Dans un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, Angela Merkel a proposé que "la présence actuelle de l'OSCE en Ukraine soit élargie rapidement et qu'un nombre plus important d'observateurs soient envoyés sur les points chauds, notamment à l'est du pays". Une initiative jugée "positive" par le maître du Kremlin.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias