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Crise du Golfe: les protagonistes font quelques gestes en faveur du Qatar

Sous la pression internationale, les protagonistes de la crise du Golfe ont fait quelques gestes au vu de l'augmentation des conséquences humaines au Qatar. Les autorités d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de Bahreïn ont légèrement assoupli leur position. Toutefois, une solution ne semble pas être en vue pour le moment.

11 juin 2017, 19:59
/ Màj. le 11 juin 2017 à 20:03
Le chef de la diplomatie de Bahreïn a été reçu en Turquie. Le président, Recep Tayyip Erdogan a appelé le Qatar et les pays voisins à mettre fin à la crise rapidement.

Les protagonistes de la crise du Golfe ont fait, sous la pression internationale, quelques gestes dimanche pour tenir compte des conséquences humanitaires de l'embargo régional contre le Qatar. Mais aucune solution n'apparaît encore à l'horizon.

Accusé de "soutenir le terrorisme", le Qatar fait le dos rond, affirmant que, contrairement à ses adversaires, il ne forcera pas les citoyens des pays ayant rompu avec lui à partir.

Lorsque la crise a éclaté le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn avaient donné 14 jours aux Qataris pour quitter leurs territoires.

Refusant de faire pareil, le Qatar vient de déclarer que les détenteurs de passeports de ces pays - ils seraient 11'000 selon des chiffres officiels de Doha - peuvent rester dans l'émirat.

De leur côté, les autorités d'Arabie, des Emirats et de Bahreïn ont légèrement assoupli leur position, ordonnant que soient pris en compte des "cas de familles mixtes", susceptibles d'être séparées en raison de la crise. Washington et Amnesty International étaient montés séparément au créneau pour mettre en garde contre les conséquences humanitaires de la crise.

 

 

Livraisons de gaz maintenues

Malgré la pression extrême qui pèse sur lui, le Qatar veut donner l'impression qu'il peut tenir longtemps. Le géant énergétique Qatar Petroleum (QP) a ainsi indiqué avoir "mobilisé toutes les ressources disponibles" pour assurer les livraisons à ses clients en dépit de la crise.

Premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, le Qatar avait annoncé en avril qu'il augmentait la production du plus grand champ gazier du monde, qu'il partage avec l'Iran. C'est le gaz qui a permis à l'émirat de s'enrichir et d'affirmer des ambitions régionales et internationales depuis une vingtaine d'années.

Les adversaires de Doha dans le Golfe, mais aussi l'Egypte, ont non seulement rompu leurs relations, mais ils ont aussi fermé leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres, et pris des mesures contre des médias du Qatar, dont la chaîne Al-Djazira.

Ils reprochent au Qatar de soutenir des "organisations extrémistes" et de se rapprocher de l'Iran, grand rival du royaume saoudien.

Ravitaillement iranien

Face au blocus imposé au Qatar, qui importe une grande partie de ses produits de consommation, l'Iran a envoyé cinq avions chargés chacun de 90 tonnes de légumes, a déclaré dimanche Shahrokh Noushabadi, porte-parole de la compagnie Iran Air. "Un sixième devait partir aujourd'hui", a-t-il dit.

 

 

Par ailleurs, 350 tonnes de fruits et légumes ont également été chargées sur trois petits bateaux" pour le Qatar, selon Mohammad Mehdi Bonchari, directeur du port de Dayyer (sud de l'Iran).

Médiation koweïtienne

Le Koweït, pays Golfe qui n'a pas rompu ses relations avec le Qatar, ne ménage pas ses efforts pour désamorcer la crise. Dimanche, son ministre des Affaires étrangères a déclaré que le Koweït poursuivrait sa médiation, alors que le Qatar est prêt selon lui à "adhérer aux efforts" pour renforcer la sécurité au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Le Maroc, qui entretient traditionnellement des liens étroits avec les pays du Golfe, s'est quant à lui dit grandement "préoccupé" et "disposé à offrir ses bons offices" pour aider à un règlement.

Dans une lettre au roi d'Arabie saoudite, le président guinéen Alpha Condé, qui exerce la présidence exécutive de l'Union africaine, a lui aussi affirmé son "entière disponibilité" pour une médiation en vue (...) d'une "solution pacifique et rapide à cette crise inopportune".

 

 

Attitude américaine peu claire

Dimanche également, l'agence officielle saoudienne SPA a rapporté que le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson avait appelé le puissant vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi et ministre de la défense d'Arabie.

Depuis le début de la crise, les Etats-Unis ont soufflé le chaud et froid, mais dans sa dernière déclaration vendredi, Donald Trump a exhorté Doha à arrêter "immédiatement" de financer "le terrorisme". Le Qatar, qui héberge une immense base militaire américaine cruciale dans la lutte contre le groupe Etat islamique, a rejeté toutes les accusations lancées contre lui.

 

Soutien turc

 

Recevant samedi le chef de la diplomatie de Bahreïn, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté appelé le Qatar et ses voisins à mettre fin à la crise "avant la fin du mois du ramadan" autour du 25 juin.

Sans critiquer Ryad, la Turquie s'est affichée comme le principal soutien de Doha. Doha et Ankara soutiennent la confrérie des Frères musulmans, que les adversaires du Qatar visent actuellement.

 

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