Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Crise migratoire: Angela Merkel attise les tensions en Europe avec son plan sur les migrants

Le plan sur les migrants négocié en Allemagne crée des remous en Europe. L'Italie et l'Autriche craignent un effet domino. La chancelière Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur ont adopté un accord qui prévoit de refouler les migrants à la frontière.

03 juil. 2018, 22:39
L'accord conclu par Angela Merkel fait des vagues en Europe.

L'accord d'Angela Merkel pour sauver son gouvernement, qui prévoit de refouler de nombreux migrants arrivant en Allemagne, a provoqué mardi critiques et interrogations en Autriche et en Italie. Beaucoup craignent un effet domino en Europe.

 

Face à la pression de l'aile la plus à droite de sa coalition gouvernementale qui menaçait de claquer la porte, la chancelière allemande a de facto accepté lundi soir de clore définitivement sa politique migratoire généreuse de 2015-2016, lorsque son pays avait accueilli 1,2 million de demandeurs d'asile.

Le compromis trouvé après des semaines de conflit, menaçant l'avenir politique d'Angela Merkel, prévoit au bout du compte de renvoyer les demandeurs d'asile déjà enregistrés ailleurs dans l'UE vers le pays d'entrée et à défaut de les refouler vers l'Autriche voisine, gouvernée par une coalition réunissant l'extrême droite et les conservateurs.

Vienne a immédiatement accusé mardi Berlin de l'avoir mis devant le fait accompli. "A aucun moment nous n'avons été consultés", s'est agacée au Luxembourg la chef de la diplomatie autrichienne, Karin Kneissl, selon des propos rapportés par la presse autrichienne. Le gouvernement autrichien s'est dit dans un communiqué "prêt à prendre des mesures pour protéger" ses "frontières sud en particulier", avec l'Italie et la Slovénie, pour faire la même chose que l'Allemagne.

 

Centres de transit à la frontière

L'accord conclu en Allemagne entre le parti de centre-droit (CDU) de la chancelière et le parti bavarois très conservateur CSU, prévoit de placer les migrants arrivant en Allemagne, mais déjà enregistrés dans un autre pays de l'UE, dans des "centres de transit" à la frontière avec l'Autriche. Il ne seront plus, comme c'est le cas actuellement, répartis dans des foyers dans toute l'Allemagne.

Cela concerne en moyenne un quart des demandeurs d'asile, appelés à être expulsés dans le cadre d'accords bilatéraux. Au cours des cinq premiers mois de 2018 leur nombre s'est élevé à environ 18'000, sur un nombre total de demandeurs d'asile arrivés dans le pays de près de 69'000, selon les statistiques officielles.

Afin de tenter d'arrondir les angles avec Vienne, le ministre de l'Intérieur allemand, le très conservateur Horst Seehofer, à l'origine de la fronde contre Mme Merkel, a annoncé mardi son intention de rendre visite "dès que possible" au chancelier Sebastian Kurz.

L'Italie, principal pays d'entrée des migrants en Europe via la Méditerranée, ne veut pas être en reste. "Si l'Autriche veut faire des contrôles, elle en a tout le droit. Nous ferons la même chose", a prévenu mardi le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias