Sous bonne garde de la police grecque, et sous le regard des agents de Frontex, l'agence de surveillance des frontières extérieures de l'UE, les migrants renvoyés, presque tous des hommes, ont embarqué à l'aube dans le calme, mais l'air souvent mélancolique. Deux bateaux turcs sont venus les chercher à Lesbos et un à Chios.
Tant au départ qu'à l'arrivée, quelques personnes étaient venues dénoncer l'accord. Quelques dizaines à Lesbos et Chios, tandis qu'à Dikili en Turquie, deux personnes qui avaient déployé une banderole ont été rapidement expulsées par la police.
Aucune demande d'asile
Selon Giorgos Kyritsis, le porte-parole du service grec de coordination de la politique migratoire, les migrants renvoyés étaient "136 à Lesbos et 66 à Chios". Il s'agissait de 131 Pakistanais, 42 Afghans, 10 Iraniens, cinq Congolais, quatre Sri-Lankais, trois Bangladais, trois Indiens, deux Syriens, un Ivoirien et un Somalien.
Ils n'avaient pas demandé l'asile, a précisé M. Kyritsis, y compris les deux Syriens, qui ne l'ont pas fait "pour des raisons personnelles", alors que leur pays est ravagé par la guerre.
En Turquie, ces migrants doivent être enregistrés, puis acheminés vers des camps. Le ministre des Affaires européennes Volkan Bozkir a précisé que les Syriens iraient à Osmaniye (sud) dans un camp de réfugiés existant, et les autres migrants à Kirklareli (nord, frontière bulgare), où ils seront "nos invités" avant d'être "renvoyés petit à petit".
Grèce: derniers préparatifs au retour en Turquie de centaines de migrants https://t.co/cMk1tMD6Gx #AFP pic.twitter.com/8W9LXcjsx6
— Agence France-Presse (@afpfr) 3 avril 2016
Repris par la Turquie
Chaque migrant était raccompagné car un officier de Frontex en civil, tandis que des représentants de la police grecque anti-émeute étaient également à bord des bateaux.
L'accord conclu le mois dernier entre l'Union européenne et la Turquie prévoit que les autorités turques acceptent de reprendre les migrants arrivés clandestinement sur les îles grecques de la mer Egée.
Ankara a obtenu en contrepartie une aide financière renforcée, une accélération de l'exemption de visas pour les ressortissants turcs et une reprise des négociations d'adhésion à l'UE.